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KO debout…

Lettre hebdo du 12 février 2016.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Les marchés sont KO debout. Au terme des 6 premières semaines de l’année 2016, la vague baissière n’en finit pas de submerger les investisseurs. La baisse du CAC 40 en 2016 atteint désormais 16 %. La déroute du Nikkei est impressionnante.
Depuis le 24 août, les cours ont retracé totalement la hausse qui avait porté le CAC 40 de 4005 points à 5254 points, entre le 15 décembre 2014 et le 15 avril 2015.
En conséquence, nous abandonnons le biais négatif qui était le nôtre depuis le printemps dernier : nous sommes désormais neutres sur les actions, c’est-à-dire que nous proposons aux investisseurs d’être investi « normalement » sur les actions, en accord, bien sûr, avec les engagements qu’ils prennent auprès de leurs clients.
Toute correction supplémentaire en deca de 3890 (niveau atteint hier soir) nous amènera à surpondérer les actions. La baisse actuelle ne nous surprend pas. La dégradation sur la cartographie des risques était majeure depuis 6 mois : c’est le résultat de notre analyse critique de l’actualité, qui s’est soldée, depuis août dernier, et donc sur 6 mois glissants, par l’effroyable bilan de – 29. Cela veut dire que l’observation de l’actualité nous amène à augmenter de 29 % la probabilité de réalisation du scénario adverse, et de réduire d’autant la probabilité de réalisation du scénario favorable de sortie par le haut.

L’accélération baissière observée depuis quelques jours appelle plusieurs remarques :

1/ Le cycle baissier actuel a atteint un palier, avec l’irruption de la crise boursière dans les médias populaires.
Le quotidien gratuit Direct Matin titre ce jour « Bourses Mondiales : l’inquiétude ». Voilà qui permet de penser que le pessimiste est en train de gagner tous les acteurs de l’économie, c’est le signe que désormais les acteurs du marché ne se font plus d’illusion. Le cycle aborde la phase « pessimisme », mais il n’a pas encore vécu la déprime, la panique, la capitulation, qui nous annonce habituellement la fin du cycle baissier (quand plus personne n’a rien à vendre).

2/ Le vrai danger, c’est la crise systémique. Une crise « classique » devrait porter le CAC 40 à 3400 - 3500 points, pas beaucoup moins. Selon cette hypothèse, nous serions quasiment aux 2/3 de l’intensité de la baisse, et à une petite moitié de la durée du cycle baissier. Une crise systémique ouvrirait vraiment les portes de l’enfer, avec la possibilité d’une baisse du CAC 40 jusque 2500 points, comme en mars 2009 ou en mars 2003. Une crise systémique « originée » sur les marchés financiers se traduirait par des gros problèmes de liquidité d’ETFs, notamment et de fonds d’investissement en général. Une crise systémique bancaire se traduirait par un sauvetage dans l’urgence de plusieurs banques européennes.

3/ La transmission de la crise boursière à la sphère réelle n’est plus un risque : c’est une quasi-certitude. Nous le disons et l’écrivons régulièrement, mais les crises de ce siècle trouvent leur origine dans les marchés financiers. Elles gagnent ensuite la sphère réelle. C’est la conséquence de l’interpénétration des deux sphères, et le résultat d’une évolution séculaire qui a commencé dans les années 80, et est placée sous le dogme de l’efficience et de la clairvoyance supposée du marché. Nous ne devons pas douter un seul instant que la baisse actuelle des cours anticipe une baisse de l’activité et des bénéfices des entreprises. Les révisions en baisse étaient déjà importantes en janvier, elles le seront encore, très probablement, dans les 3 mois qui viennent.

4/ L’évolution des cours du pétrole a catalysé la baisse actuelle, mais nous ne doutons pas que le rebond à venir, qui pourrait être très brutal (accord de réduction de production Russie-OPEP, bombardement d’une installation pétrolière saoudienne par l’armée iranienne ou inversement…), suscitera une très puissante hausse technique du cours des actions.

5/ Enfin, et évidemment, l’attitude des banques centrales va être déterminante. En tant que pourvoyeur de liquidité en dernier ressort, on sait qu’elles alimenteront sans aucune limite les acteurs au cœur d’une éventuelle crise systémique : les banques bien sûr, mais aussi les fonds. En tant que faiseurs des taux de change, il faut éviter toute « dispute » médiatisée entre banquiers centraux. Elle serait particulièrement préjudiciable aux marchés et à l’économie…
L’année 2016 est compliquée et anxiogène, mais passionnante : nous allons enfin aborder les problèmes de fond…


Spéculateurs : Le mouvement baissier revient sur des extrêmes de marchés avec des stops éloignés. Attention à tout rebond.

Investisseurs : Nous recommandons de sur pondérer les actions pour un CAC 40 en deca de 3800 points

Tendances sur les taux et les devises : L’€ a remonté jusque 1,13 contre $. Les taux souverains majeurs ont baissé, de deux côtés de l’Atlantique. Le taux du Portugal, en revanche, continue à se tendre.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a rechuté sur le rapport de l’AIE publié en début de semaine, et annonçant un excédent d’offre sur la demande pour toute l’année 2016.

Eric Galiègue
VALQUANT

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