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Hongrie : bel exemple de nervosité des marchés

La Hongrie a procuré aux investisseurs une raison supplémentaire de suivre de plus près leurs positions risquées et, dans quelques cas, de les réduire. Nous esquissons le contexte dans lequel les récents événements se sont déroulés.


Que s'est-il passé ?
Les marchés sont nerveux. De nombreux investisseurs n’avaient déjà plus confiance dans l’Europe, et encore moins dans la monnaie unique. Les déclarations faites la semaine passée par le nouveau gouvernement hongrois n’ont fait que renforcer ce manque de confiance. Pour l’instant, toute nouvelle pouvant être interprétée de façon négative est en effet vue comme telle. L’importance des mauvaises nouvelles est largement exagérée par rapport aux faits eux-mêmes. Ceci est imputable au manque général de confiance.

La reprise économique mondiale est-elle intacte ?
Oui, la croissance économique mondiale demeure robuste. En Chine, les craintes d’un nouveau resserrement de la politique monétaire se sont estompées en raison de la situation négative sur les marchés européens des obligations d’Etat. Toutefois, la faiblesse des indicateurs du marché du travail américain a aiguillonné, la semaine passée, les craintes d’une reprise non génératrice d’emploi. Une nouvelle positive est que les ménages américains devraient voir leurs revenus croître de près de 5% au deuxième trimestre de l’année. Dans la zone euro, Ia Grèce est actuellement le seul pays à afficher une croissance négative. Au deuxième trimestre, la croissance économique des autres pays européens a de nouveau progressé pour atteindre 2 à 3% (en termes annualisés). Globalement, on assiste aujourd’hui à une stabilisation des déficits publics (sauf en Grèce).

On peut par conséquent conclure que la reprise est intacte, tant dans l’industrie que dans le secteur des services. Toutefois, plus l’aversion au risque persiste sur les marchés, plus le risque est grand que la nervosité des marchés affecte l’économie réelle.

Les banques centrales et les gouvernements occidentaux peuvent-ils encore assouplir leur politique ?
Non, pas vraiment. Les investisseurs sont conscients que les autorités ne disposent guère d’une marge de manoeuvre pour introduire de nouveaux stimulants : les taux d’intérêt officiels sont déjà extrêmement bas et les gouvernements occidentaux et japonais sont confrontés à un endettement tel que de nouvelles mesures budgétaires sont impossibles. Le week-end dernier, le G-20 a déclaré que les pays dont le marché obligataire était sous pression devaient réduire leurs dépenses.

Retour en Hongrie. Quelle est l’origine exacte de la frayeur des investisseurs ?
Il y a quelques jours, le nouveau gouvernement dirigé par le parti Fidesz a pris ses fonctions. Lajos Kosa, le vice-président du parti Fidesz, a comparé la Hongrie à la Grèce et a annoncé que l’économie hongroise était en moins bonne santé que ce que l’on pensait. Vendredi, le porte-parole du premier ministre Viktor Orban a ajouté que le gouvernement précédent avait ‘falsifié des données’ et qu’il n’était pas excessif d’évoquer une éventuelle faillite du pays.

Des commentaires peu judicieux. Comment se justifient-ils ?
Une explication possible est que le nouveau parti souhaite renégocier le plan actuel du FMI. Néanmoins, le président de la Commission européenne, Barroso, a déclaré après une récente réunion avec Orban que la Hongrie devait accélérer l’assainissement de son budget et non tergiverser. Le plan actuel du FMI date de 2008, soit du début de la crise du crédit. Les marchés avaient alors perdu confiance dans la Hongrie et sa devise s’était effondrée.

Qu’est-ce qui a surtout inquiété les marchés ?
e nouveau gouvernement veut apparemment rejeter la responsabilité des problèmes économiques sur le gouvernement précédent, un gouvernement de transition qui a mis en oeuvre quelques mesures d’urgence. Le déficit budgétaire a ainsi été réduit. Les marchés craignent maintenant que le nouveau gouvernement veuille assouplir l’assainissement du budget et se sont dès lors montrés très prudents. Cette réaction est liée à la promesse faite par le parti Fidesz avant les élections de renégocier les conditions du plan de sauvetage avec le FMI. Le parti a également promis des réductions d’impôts.

Comment le nouveau gouvernement a-t-il réagi ?
Au départ, une comparaison avec la Grèce a été faite. Un responsable politique a annoncé que le déficit public pourrait s’établir cette année à 7% du PIB au lieu des 3,8% prévus. Ensuite, l’accent a été mis sur les différences par rapport à la situation grecque. La dette publique de la Hongrie s’élève ainsi à près de 80% du PIB, contre 133% pour la Grèce.

Pourquoi ne peut-on comparer la Hongrie avec la Grèce ?
La principale différence avec la Grèce est que la Hongrie peut stimuler ses exportations par sa devise faible, le forint. La Grèce, qui fait partie de la zone euro, ne dispose pas de cette possibilité.

Une autre différence significative est que les problèmes de la Grèce sont liés à ses finances publiques et ceux de la Hongrie au niveau élevé de sa dette privée. Près de 25% des ménages hongrois détiennent des prêts et des crédits hypothécaires libellés en franc suisse et en euro. A l’époque de leur conclusion, cela leur permettait de payer des intérêts beaucoup plus faibles, mais depuis 2008, les paiements mensuels ont fortement augmenté en raison de la dépréciation du forint vis-à-vis de l’euro et du franc suisse. Durant la semaine écoulée, le forint s’est fortement replié par rapport à l’euro et au franc suisse, comme en 2008. En 2008, un plan de sauvetage du FMI, de l’Union européenne et de la Banque mondiale de 20 milliards d’euros avait sauvé la Hongrie de la faillite.

Quel est le talon d’Achille de la Hongri en ce qui concerne la croissance économique ?
L’économie hongroise est dominée par les exportations, essentiellement à destination de l’Union européenne. Les exportations génèrent plus de 70% du PIB. Parmi ces dernières, 80% sont destinées aux pays de l’Union européenne. Cette dépendance rend le pays vulnérable eu égard aux inquiétudes des marchés à propos de l’économie européenne, à la crise des dettes souveraines et aux réductions de dépenses envisagées par les gouvernements. La faiblesse du forint est bien sûr positive pour les exportations, mais elle pénalise les ménages endettés en euro ou dans d’autres devises étrangères. La Hongrie affiche toutefois un surplus sur le compte courant de sa balance des paiements. Cet excédent devrait se maintenir grâce à la faiblesse des dépenses de consommation.


Qu’a fait la Hongrie les 7 et 8 juin pour rassurer les marchés ?
Le lundi 7 juin, le nouveau gouvernement a promis que le déficit budgétaire de 2010 respecterait l’objectif fixé par le précédent gouvernement (3,8%). Après l’incertitude de la semaine précédente, ceci a été accueilli positivement. Le mardi 8 juin, des mesures visant à réaliser cet objectif ont été annoncées. Une nouvelle taxe sur les bénéfices des banques sera ainsi introduite, tandis que les salaires de la fonction publique seront diminués. Par ailleurs, les crédits hypothécaires ne pourront plus être libellés en devise étrangère, ce qui est une mesure très positive. Le gouvernement a aussi annoncé qu’il y aurait des économies supplémentaires de 1 à 1,5% afin de maintenir le déficit budgétaire au niveau de 3,8% comme convenu antérieurement. Ces annonces ont entraîné une appréciation du forint de 2% (par rapport à l’euro) le 8 juin, alors que la devise avait concédé près de 5% au cours des jours précédents.

En période d’incertitude relativement élevée, les enjeux sont énormes pour un pays aussi vulnérable que la Hongrie. Les enjeux sont également importants pour les autorités européennes, compte tenu surtout du risque de contagion à d’autres pays d’Europe centrale et de l’Est. La Pologne est confrontées aux mêmes problèmes que la Hongrie, quoique dans une moindre mesure. Ici aussi, les ménages détiennent des crédits hypothécaires libellés en devises étrangères comme l’euro. Le récent affaiblissement du zloty a donc également constitué une mauvaise nouvelle pour les consommateurs polonais. L’économie de la Pologne est cependant plus équilibrée grâce à des dépenses domestiques plus élevées.

Comment nos portefeuilles investis dans les marchés émergents sont-ils positionnés vis-à-vis de la Hongrie ?
Au sein d’ING (L) Invest Emerging Europe, nous surpondérons la Hongrie de 1%, mais souspondérons l’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque) de 6%. Par conséquence, le portefeuille a profité par solde des difficultés de ces marchés. Au sein d’ING (L) Invest Emerging Markets, nous n’avons plus qu’une légère surpondération de la Hongrie (50 points de base) étant donné que nous avons substantiellement réduit cette surpondération au cours des derniers mois.
Au sein d’ING (L) Renta Fund Emerging Markets Debt (Hard Currency), notre position est neutre pour la Hongrie.
Au sein d’ING (L) Renta Fund Emerging Markets Debt (Local Currency), notre position est neutre pour le forint.

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www.ingim.fr

Lundi 21 Juin 2010




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