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Fusions & acquisitions : Philip Whitchelo, vice président, Stratégie et Marketing Produit chez Intralinks

Comment devons-nous interpréter les conclusions de l’indice Deal Flow d’Intralinks ? Qu’impliquent-elles pour l’économie EMEA et Monde dans les mois à venir ?


Philip Whitchelo
Philip Whitchelo
L’indice DFI s’intéresse aux transactions de fusions & acquisitions qui sont encore en phase initiale (mandats de vente et transactions en phase d’évaluation préalable) sur l’ensemble du globe. Ce positionnement en fait un outil particulièrement utile pour prévoir l’évolution de l’activité sur le marché mondial des fusions & acquisitions. D’autre part, Intralinks est bien placé pour suivre les flux transactionnels et les variations du marché car la plupart des opérations dans ce secteur transitent par nos datarooms virtuelles (VDR – Virtual Data Room). Nous enregistrons donc toutes ces opérations, mais également celles traitées par nos concurrents, afin de profiter de la visibilité la plus complète. Nous sommes informés de l’existence d’une transaction approximativement six mois avant qu’elle soit officialisée et c’est ainsi que nous pouvons anticiper les tendances. L’indice DFI est ensuite revu par un organisme indépendant (vous pouvez en savoir plus sur le processus ici) pour garantir son exactitude.

En ce qui concerne les principales conclusions, l’indice DFI révèle une augmentation de 17% entre le 4e trimestre 2012 et celui de 2013 au niveau global. Si l’on se concentre sur la région EMEA, cette augmentation est de 15%. Dans son ensemble, l’année 2013 a enregistré une croissance de 15% au niveau mondial et de 24% en EMEA. Si l’on se fie aux récentes tendances de l’indice DFI, aux performances des marchés des capitaux au niveau mondial en 2013 et à l’amélioration des indicateurs économiques dans plusieurs régions, nous pouvons raisonnablement estimer que le nombre de fusions & acquisitions a atteint son niveau le plus bas en 2013. 2014 s’annonce comme une année de reprise générale, et plus particulièrement dans la région EMEA et en Amérique du Nord.

Historiquement, les activités de fusions & acquisitions ont toujours été un très bon indicateur de l’activité commerciale et plus largement de la santé économique globale, et cela semble se confirmer une nouvelle fois cette année. L’économie mondiale se réveille doucement mais sûrement : la zone euro devrait retrouver le chemin de la croissance et certaines régions devraient même voir l’activité s’améliorer drastiquement en 2014 par rapport à 2013, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni. Cette dynamique positive qui se stabilise devrait faciliter les transactions en 2014. Entre le boom de la production de gaz de schiste et de pétrole aux Etats-Unis qui garantit la disponibilité d’énergies à bas prix (tout en dopant l’économie américaine), auquel viennent s’ajouter les performances étonnamment bonnes du Royaume-Uni, le retour anticipé de la croissance dans la zone euro en 2014 et les prévisions optimistes du FMI pour l’économie mondiale, l’année 2014 s’annonce définitivement sous les meilleurs auspices pour les fusions et acquisitions.

Bien sûr, les entreprises profitent de cet environnement positif et les niveaux de liquidités sont au plus haut. Les principales bourses du monde ont annoncé des gains significatifs en 2013, avec un index FTSE global en hausse de 19%, l’index américain S&P 500 en hausse de 26% et enfin l’index japonais Nikkei 225 en hausse, lui, de 52%. Le marché obligataire est également au beau fixe, les obligations à haut rendement atteignant de nouveaux records grâce à une combinaison de taux d’intérêt particulièrement bas et des investisseurs à la recherche des meilleurs rendements. La majorité des augmentations de capitaux a été soit opportuniste, soit le résultat d’une acquisition, et les entreprises concernées vont sans aucun doute chercher à faire travailler ce capital le plus rapidement possible. Tout ceci est très positif pour le marché.

L’augmentation des volumes de transactions est-elle liée aux performances dans des secteurs verticaux spécifiques ?

Effectivement, trois secteurs tirent la croissance vers le haut : l’immobilier, les télécommunications et l’énergie. Le nombre de fusions et acquisitions dans le domaine de l’immobilier est révélateur des fortes attentes qui pèsent sur l’économie en 2014. Cela s’explique par la relation qu’il existe entre les investissements immobiliers et l’économie de manière plus générale, à travers l’estimation des biens physiques qui dépend de la capacité des locataires professionnels à payer leur loyer. En période de reprise économique, cette capacité et les taux d’occupation augmentent, ce qui entraine une augmentation de la valeur estimée des biens. C’est pourquoi l’augmentation du nombre de fusions & acquisitions dans l’immobilier est un bon indicateur de reprise économique.

En ce qui concerne les transactions dans les télécommunications, elles sont liées à la dérégulation annoncée en 2013 dans l’Union européenne, et les opportunités que cela représente pour les entreprises. De nombreuses entreprises vont chercher à réaliser des fusions & acquisitions intra-européennes pour profiter des avantages du marché unique.

Enfin, le secteur de l’énergie est dynamisé par les investissements directs étrangers, provenant notamment des pays émergeants comme l’Inde et la Chine qui cherchent à sécuriser leurs futurs approvisionnements en énergie. Quant à la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, son impact sur le niveau de disponibilité énergétique mondial et sur les prix, deux éléments qui peuvent bénéficier aux entreprises si elles font les bons investissements.

Avez-vous observé de nouvelles tendances (exemple: un engouement particulier des investisseurs pour les marchés émergents) ?

Absolument. L’Afrique, en particulier génère beaucoup d’intérêt. Il s’agit de l’une des régions du monde où la dynamique démographique est la plus attrayante pour un investisseur : la population y est relativement jeune, les taux de fécondité élevés et la classe moyenne continue de croitre. Cette dernière tendance s’observe également en Asie, mais elle s’accompagne d’un vieillissement rapide de la population et d’un taux de fécondité très faible (la politique de l’enfant unique en Chine et la chute générale de la natalité en Asie au cours des cinquante dernières années). À noter également que l’économie en Amérique latine et en Afrique (à l’exception notable de Venezuela) sont en plein essor. Au cours des prochaines décennies, l’Afrique va représenter un potentiel énorme pour des entreprises qui souhaitent vendre leurs produits et services à une population croissante et prospère. L’augmentation du nombre de fusions & acquisitions en phase initiale au Moyen-Orient et en Afrique est l’une des plus fortes observées actuellement.

Quelles sont les principales conclusions de l’enquête d’opinion indépendante réalisée auprès de 1 900 professionnels des fusions & acquisitions ?

En décembre 2013, Intralinks a mené une enquête auprès de plus de 1 900 professionnels des fusions et acquisitions dans le monde afin d’évaluer leur opinion à l’égard du marché en 2014.

Dans l’ensemble, 64% d’entre eux sont confiants. Plus de 67% anticipent une augmentation des fusions et acquisitions au sein de leur entreprise comparé aux six derniers mois, et 73% prévoient une augmentation de l’activité au cours des six mois à venir. Cette perception est partagée dans toutes les régions géographiques, ce qui renforce le sentiment que le marché global des fusions et acquisitions va rester dynamique en 2014, particulièrement dans le secteur des télécoms, des technologies et de l’énergie. Les répondants sont moins optimistes en Amérique latine, en cohérence avec les niveaux transactionnels rapportés par l’indice DFI pour le 4e trimestre 2013.

Comment évolue le marché des fusions & acquisitions ?

Le marché des fusions et acquisitions devient plus international, avec une augmentation du niveau de transactions transfrontalières. Même les pays où traditionnellement ce niveau était relativement bas, par exemple le Japon, deviennent plus ouverts. Au cours des cinq dernières années, le marché du conseil s’est également consolidé et les cabinets doivent faire plus avec moins de ressources. Par conséquent, ils s’appuient davantage sur les technologies qui servent à rendre le processus des fusions et acquisitions plus efficace, le but étant toujours de conclure un marché le plus vite possible et d’assurer que les investisseurs les plus qualifiés sont associés à chaque opération afin de maximiser l’évaluation des actifs des clients.
L’utilisation des datarooms virtuelles est un bon exemple. Elles sont aujourd’hui utilisées pour pratiquement toutes les transactions transfrontalières ou de grande envergure. Internet a également changé la donne. De plus en plus d’opérations trouvent leur origine sur Internet, et l’utilisation des réseaux sociaux se démocratise pour générer de nouvelles transactions, comme c’est le cas d’Intralinks DealNexus. Ces réseaux, qui sont l’équivalent métier de Facebook, représentent l’avenir des fusions & acquisitions car ils facilitent la mise en relation et la qualification des acheteurs et des vendeurs. En entreprise, les départements qui ont en charge la croissance externe utilisent également les technologies Cloud pour gérer le flux des opportunités d’achat.
Ces outils, comme Intralinks Deal Manager, offrent un espace de stockage Cloud sécurisé, facilement accessible, où toutes les informations relatives aux fusions & acquisitions sont indéxées. Elles intègrent en plus des tableaux de bord qui fournissent une analyse intelligence et une grande visibilité sur l’ensemble de l’activité, ce qui est particulièrement utile pour les décisionnaires. L’utilisation de ces technologies Cloud de fusions & acquisitions vont permettre d’automatiser les processus d’achat et de vente, et donc générer plus d’efficacité dans la gestion des ressources, une réduction du nombre d’opportunités perdues et donc une meilleure rentabilité.
L’utilisation des nouvelles technologies est en passe de révolutionner le marché des fusions & acquisitions grâce à des logiciels et des services qui vont transformer la façon dont nous réalisons les transactions au cours des 10 prochaines années, tout comme l’Internet à transformé le monde de l’entreprise et des affaires.

Philip Whitchelo, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.

© Copyright Finyear. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.

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Vendredi 31 Janvier 2014




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