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France : Too big to fail ?

Les règles qui s’appliquent aux petits ne s’appliquent pas aux grands.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
C’est ce constat amer que doivent faire les peuples qui ont relevé avec courage le défi de la lutte contre le surendettement et les déficits, en se serrant la ceinture. Qui est « grand » et qui est « petit » ?
En tout cas, objectivement, la France n’a pas été très grande ou très courageuse cette semaine.

A nouveau, la France va demander un report de ses engagements pourtant inscrits dans le Traité qu’elle a signé, dénommé Pacte de Stabilité et de Croissance.

Pour la troisième fois, le gouvernement français va demander à la Commission Européenne d’être complaisante, et de ne pas sacrifier la croissance à l’atteinte d’objectifs comptables. Rappelons que la France s’est engagée à limiter son déficit public à 3 % de son PIB dès… 2013. Le résultat définitif est de 4,3 %, alors que la baisse des taux payés par l’Etat français a permis de réduire la charge financière de 10 milliards d’euros, soit 0,5% du PIB… M. Olli REHN, le Commissaire chargé des affaires économiques, a rappelé à la France les engagements pris. Evidemment, le jeu politique est encore au rendez-vous, puisque l’exécutif européen est en place pour quelques mois encore, et que des élections vont avoir lieu le 25 mai…

La situation difficile de la France et le message politique envoyé par les électeurs dimanche dernier exigeaient une réponse courageuse.

Elle aurait pu (ou dû ?) prendre la forme d’un gouvernement d’Union Nationale, à même de mettre en œuvre les mesures structurelles et conjoncturelles indispensables au redressement de notre pays. En fait de gouvernement d’Union Nationale, il ‘agit du bureau national du Parti Socialiste.

La grandeur de la France aurait été, aussi, de créer (enfin) un vrai grand ministère des Affaires européennes, pour lancer un message très fort auprès de nos partenaires européens, comme auprès des marchés financiers : l’avenir de la France, c’est l’Europe.

Le message envoyé par la France est calamiteux : l’Europe ne mérite pas un ministère, mais le tiers d’un secrétariat d’Etat. En effet, Mme Fleur PELLERIN a été nommée secrétaire d'État au Commerce extérieur, aux Affaires européennes et au Tourisme. Le non-respect des engagements pris vis-à-vis de l’Europe, comme la place minimaliste prise par les affaires Européennes dans l’organisation du nouvel exécutif national, constitue un message très négatif pour la construction européenne. Le marché aurait pu très mal le prendre. Que nenni : les taux de l’OAT 10 ans n’ont pas bougé. Les marchés montrent vis-à-vis de la dette française une complaisance que notre gouvernement voudrait bien obtenir aussi de la part de la Commission Européenne.

La complaisance des marchés est bien sûr liée à l’attitude de la BCE.

M DRAGHI a annoncé hier que le tabou du Quantitative Easing était bien tombé avec la déclaration de M. WEIDMANN la semaine dernière. Désormais, il faut s’attendre à des mesures de politique monétaire non conventionnelles si la situation se dégrade vraiment.

Mais M DRAGHI a rappelé plusieurs choses :
1/ le risque déflationniste n’a pas augmenté depuis un mois : il confirme qu’il ne soignera pas la maladie déflationniste avant qu’elle ne soit clairement déclarée (c’est-à-dire quand il sera trop tard);
2/ les opérations de Quantitative Easing sont moins adaptées à l’Europe qu’aux USA, dans la mesure où le financement de l’économie demeure bancaire de ce côté de l’Atlantique ;
3/ Il a rappelé que la rigueur budgétaire ne doit pas être remise en cause : un message adressé à la France…

La question essentielle est ainsi posée : la mise en œuvre (probable mais loin d’être certaine) d’un QE européen peut-il permettre aux marchés financiers d’affronter sereinement les rendez-vous des prochains mois ?

L’investisseur doit absolument avoir conscience de la dégradation continue du scénario, confirmée cette semaine. La complaisance des marchés est proportionnelle aux liquidités sans contreparties injectées par la Fed, la Banque du Japon, et demain, peut-être, la BCE.

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mardi 8 Avril 2014




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