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FY Eco (03-04-2015) n°3 - 14H00 | Les marchés consolident leurs gains dans une semaine écourtée

Économie, marchés, actions, devises, matières premières. Chaque jour, et plusieurs fois par jour, votre quotidien Finyear vous offre (cadres financiers, investisseurs et conseillers professionnels) des commentaires et des chiffres.


Commentaires et chiffres du jour

FY Eco (03-04-2015) n°3 - 14H00 | Les marchés consolident leurs gains dans une semaine écourtée
N°3 - 14H00

Les marchés consolident leurs gains dans une semaine écourtée

Marchés actions :

En ce vendredi saint, les principaux indices européens et américains sont fermés. Les indices actions européens ont terminé proche de leurs niveaux de clôture de la semaine dernière. Le CAC40 gagne cette semaine 0.80% en hausse de 40 points avec plus de 14 milliards d’euros échangés. Mardi le CAC 40 a signé son meilleur trimestre depuis l’été 2009, avec une progression de 17.8%. Le DAX30 clôture sous les 12000 points à 11967 points après un plus haut à 12120 durant la semaine. Les indices auront évolué en dents de scie au fil des négociations en Europe en butant sur les plus hauts des deux dernières semaines. Du côté de New-York, la stagnation des indices en Europe n’a pas permis aux indices américains de faire de nouveaux plus hauts. Durant la semaine, les investisseurs avaient les yeux tournés vers le continent européen. La Grèce essaie de se mettre d’accord avec ses créanciers pour restructurer sa dette et la Suisse héberge une réunion au sommet entre l’occident et l’Iran.

La Grèce souhaite faire des efforts pour que sa dette soit réétudiée auprès de ses créanciers qui sont principalement l’Allemagne, la France et la Banque Centrale Européenne. Le gouvernement Tsipras a transmis une série de réformes que son pays est prêt à mettre en place dans le but d’obtenir la dernière tranche d’aide financière. Le ministre de l’économie française, Michel Sapin et d’autres dirigeants de l’Eurogroupe ont annoncé que les mesures transmises par la Grèce n’étaient, à l’heure actuelle, pas encore suffisantes. Les rendements obligataires grecs sont repartis à la hausse dans la mesure où les négociations s’éternisent. En outre le gouvernement doit trouver rapidement un compromis car sa trésorerie manque cruellement de liquidité à court terme. Ses dirigeants annoncent cependant qu’ils pourront honorer la dette de 430 millions d’euros remboursable au FMI le 9 avril prochain. Une nouvelle liste de réformes a été envoyée mercredi aux créanciers de la Grèce avec des économies fixées entre 4 et 6 milliards d’euros. Si l’Europe accepte les nouvelles réformes, cela permettrait ainsi le déclenchement de la dernière tranche d’aide.
Les rebondissements dans le dossier grec ont influé sur les marchés européens. L’échéance se rapprochant de plus en plus, la semaine prochaine, les investisseurs suivront de près les négociations en cours.

Aux Etats-Unis, le marché du logement connait une embellie, les promesses de ventes et le prix des logements sont en hausse. Ce vendredi après-midi les investisseurs seront attentifs aux nombres de créations d’emplois dans le secteur non agricole et au taux de chômage à 14H30. L’enquête ADP publiée mercredi s’est révélée nettement inférieure aux attentes avec 189 000 créations d’emplois contre 225 000 attendus. Hier soir aux Etats-Unis, Janet Yellen a réitéré ses propos accommodants. Ces derniers ont rassuré les investisseurs et laissent entrevoir une hausse des taux plus tardive que prévu. Rappelons que le consensus tablait actuellement sur une hausse comprise entre Septembre et Octobre 2015. Le salaire horaire moyen qui sera publié en même temps que le chômage américain sera également suivi de très près par la FED. Cette statistique est en effet révélatrice du pouvoir d’achat des américains et permet ainsi d’anticiper l’inflation dans les prochains mois.

Le 8 avril prochain Alcoa lancera le bal des publications trimestrielles aux Etats-Unis, les investisseurs craignent que la hausse que connait le dollar depuis quelques mois impacte défavorablement les résultats des entreprises. Les entreprises exportatrices se retrouvent principalement dans l’œil du cyclone. En effet le dollar s’est apprécié de plus de 9% depuis le début de l’année alors que le consensus du marché sur les résultats de ces dernières n’a pas été modifié.

Cette nuit un accord historique a été trouvé, en Suisse à Lausanne, entre les pays occidentaux et l’Iran. L’Iran a accepté un accord de principe visant à encadrer les activités nucléaires pendant dix ans. Plus de deux tiers des centrifugeuses devront être démantelées pour respecter cet accord.

Forex :

Après avoir touché un niveau bas à 1.0713$ mardi, la monnaie unique européenne reprend du terrain face à sa principale contrepartie, le dollar américain, et se négocie vendredi à 12 heures passées aux encablures des 1.0887$. Sur ces cinq derniers jours de cotation, la parité a reculé de 0.07% seulement.

En effet, le début de semaine a été marqué par de bonnes statistiques côté américain : les promesses de ventes de logements en Février ont fortement augmenté de 3.1% contre 1.2% précédemment contre 0.4% attendu par le consensus des analystes. L’immobilier étant l’un des trois piliers de l’économie américaine avec l’emploi et la croissance, cette donnée a eu un impact positif sur le billet vert qui s’est renforcé. Par ailleurs, le taux de chômage en zone euro, plus élevé qu’attendu à 11.3% a plombé l’euro.

La monnaie unique européenne a pu s’apprécier suite à la publication jeudi du compte-rendu de politique monétaire de la BCE par lequel l’institution a déclaré vouloir rester « ferme » dans la mise en œuvre du programme de rachat d’actifs, commencé le 9 Mars 2015, même si les chiffres macroéconomiques et les perspectives s’améliorent, permettant aux investisseurs d’être rassurés sur le plan d’action de la BCE.

L’euro poursuit son rebond en attendant les chiffres du rapport mensuel sur l’emploi américain aux Etats-Unis attendu aujourd’hui à 14h30 : les créations d’emploi dans le secteur non agricole sont attendues en forte baisse à 245 000 contre 295 000 précédemment ; par ailleurs, le taux de chômage est attendu stable à 5.5%. Ces chiffres apportent de la volatilité sur les marchés, bien que de nombreux investisseurs soient retirés du marché en raison du Vendredi Saint dans plusieurs pays.

En ce qui concerne les autres paires de devises, la devise nippone recule sur la semaine, en raison principalement de chiffres moins bons qu’attendus : le secteur de la production au Japon baisse sur le mois de Février : la production industrielle chute à -3.4% contre -1.8% attendu, le PMI manufacturier recule à 50.3. L’impact s’est fait ressentir sur les paires en yen : l’euro contre le yen gagne 0.27% sur la semaine, repassant au-dessus des 130 yens, un niveau psychologique important. De son côté, l’USD/JPY progresse de 0.44%, passant d’un plus bas à 118.92 yens lundi à un plus haut 120.38 yens sur la journée d’hier.

La parité GBP/USD recule de 0.24% sur ces cinq derniers jours de cotation. En effet, le cable est venu touché un plus bas à 1.4739$ hier et repasse au-dessus des 1.48$ en ce début d’après-midi. Grâce à un PIB annuel en hausse en Grande-Bretagne à 3.0% contre 2.7% attendu, et la publication du PMI manufacturier anglais ressorti en forte hausse à 54.4 contre 54.1 le mois dernier, la livre sterling a réussi a gagner du terrain face au dollar américain en cette fin de semaine. Le prochain niveau à la hausse est celui des 1.4862$, à la baisse, la parité pourrait revenir sur des niveaux en-dessous des 1.48$

Matières premières :

Le pétrole a étendu ses pertes hier alors que certains diplomates se sont exprimés à Lausanne cette nuit en indiquant qu’un processus d’accord était en place pour mettre fin à une décennie de différends sur le nucléaire iranien.
Le contrat de mai sur le Brent a perdu $2.77 à $54.33 le baril hier à Londres tandis que le WTI a chuté de $1.73, soit 3.5% à $48.36 à New York.

L’accord entre l’Iran et les puissances mondiales refait plonger les prix du pétrole malgré le manque de précisions sur la date à laquelle l’allègement des sanctions commencera. Rappelons que les dernières mesures imposées à l’Iran étaient notamment composées d’une réduction de 50% des livraisons de pétrole de la République Islamique depuis la mi-2012. Le retour du pétrole iranien sur le marché mondial en pleine surabondance devrait maintenir la pression sur les prix. Les sanctions seront levées après la validation de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. L’accord a été conclu par l’Iran et les six puissances mondiales, les Etats-Unis, Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine.

Bien que le secrétaire général de l’OPEP Abdalla El-Badri ait prédit le 8 Mars que les marchés mondiaux du pétrole devraient se rééquilibrer au second semestre, Commerzbank s’attend à ce que les exportations iraniennes doublent l’excédent courant et poussent les prix du Brent vers de nouveaux plus bas de 5 ans et demi. L’Iran pourrait augmenter sa production de 800 000 barils par jour à sa pleine capacité de 3.6 millions de barils par jour dans les trois mois qui suivent l’allègement des sanctions. Si toutefois l’Iran ne respectait pas ses engagements, les diplomates occidentaux ont déclaré que les sanctions resteraient en place. Rappelons que le pays est le quatrième pays mondial qui détient le plus de réserves.

Les prix du pétrole américain ont été encore une fois volatiles cette semaine après la parution du rapport hebdomadaire sur les stocks de brut américains, qui a fait état d'une hausse de 4,8 millions de barils. Le pétrole a progressé rapidement mercredi alors que la production de brut a chuté. La production a baissé pour la première fois depuis le mois de janvier. Certains analystes estiment que la baisse de la production se poursuivra en raison de la diminution de l’activité de forage. Le marché semble vouloir croire que c’est le début d’une baisse significative de la production. Les stocks eux à l’inverse continuent de croitre. A Cushing dans l’Oklahoma, le site le plus important de stockage, les stocks ont grossi encore de 2 630 000 barils à un niveau record de 58.9 millions. Les plateformes pétrolières ont réduit leurs capacités de production à un plus bas niveau depuis mars 2011.

L’or s’est tenu juste au-dessus des $1200 hier soir avant la publication de l’emploi américain à 14h30. Les analystes s’attendent à un chiffre de 245 000 emplois créés contre 295 000 sur le mois de février. Ce chiffre sera crucial quant à la décision de la Fed sur son calendrier de remontée des taux d’intérêts. Hier l’EURUSD s’est repris et a permis de redonner de l’attractivité aux produits cotés en dollar.

Saxo Banque France. La banque des investisseurs actifs.
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N°2 - 9H30

Marchés actions fermés le jour de l'emploi US

Marchés actions
Consultez les horaires d'ouverture des marchés pendant la période de Pâques en cliquant sur le lien suivant : http://www.saxobank.com/prices/easter-trading-hours

A l’exception du Dax qui a cédé 0.28% à 11 967.39 points, les principales places ont grappillé du terrain hier au sein de cette semaine écourtée. Avant les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis aujourd’hui, les investisseurs sont restés prudents. En effet, deux évènements géopolitiques continuent d’agiter l’actualité. Tout d’abord, les négociations à Lausanne autour du programme nucléaire iranien préoccupent toujours les investisseurs même si un accord de principe semble avoir été trouvé. . L’autre point majeur reste bien évidemment l’actualité autour du dossier grec. Les négociations devraient reprendre la semaine prochaine en raison du weekend de Pâques.

Le CAC 40 a grappillé 0.24% à 5 074.14 points, tout comme le FTSE qui s’est adjugé 0.35% à 6 833.46 points. Wall Street a opéré un léger rebond hier. Le Dow Jones a gagné 0.37% à 17 763.24 points, le S&P500 0.35% à 2 066.96 points et le Nasdaq 0.14% à 4 886.94 points. Ce matin, la Bourse de Tokyo a glané 0.63% à 19 435.08 points.

Ce matin, la Bourse de Tokyo a progressé de 1.46% à 19 312.79 points. Les principales places européennes sont attendues en très légère hausse ce matin à l’ouverture. Les investisseurs scruteront aujourd’hui notamment la balance commerciale américaine ainsi que les commandes industrielles.

Forex
Hier la monnaie unique a prolongé son trend haussier profitant ainsi de l’appétit pour le risque des investisseurs. Le renforcement de l’euro découle notamment du compte rendu de la BCE qui n’estime pas une mise en place de nouvelles mesures nécessaire. Ainsi, les opérateurs de marché ont bien accueilli l’optimisme de la BCE quant à la situation économique de la zone euro. Dans ce contexte, l’EUR/USD a tendu vers sa résistance numéro 3 à 1,0957$ et a flirté avec le seuil symbolique de 1,09$. Après avoir marqué une pause aux encablures des 1,0864$, le cross EUR/USD reprend son appréciation et se dirige une nouvelle fois vers les 1,09$. Pour cette journée, les principaux marchés seront fermés mais les cambistes resteront attentifs au rapport mensuel sur le marché de l’emploi aux Etats Unis. Ce rapport qui sera communiqué à 14h30, devrait impacter la parité EUR/USD.

Le billet vert a eu un regain d’intérêt de la part des investisseurs au détriment de la livre sterling. En effet, hier, le GBP/USD s’est déprécié et s’est traité en dessous de son point pivot fixé à 1,4809 $. Par la suite le GBP/USD a réussi à se ressaisir et a rebondi aux encablures des 1,4798 et a tendu vers le seuil symbolique des 1,4850$. A son plus haut, la parité s’est échangée à 1,4862$. Actuellement le cross se traite à 1,4837$, soit à quelques pips du niveau des 1,4850$.

Le dollar continue de s’affaiblir face au yen. Durant la journée d’hier, l’USD/JPY est resté dans un range compris entre 119,64 et 119,70. Actuellement le cross évolue aux encablures des 119,69 yens.

Matières premières
Les marchés des matières premières avec en premier lieu, ceux du pétrole , étaient dans l’attente de l’accord-cadre sur le nucléaire iranien conclu hier à Lausanne. Les grandes puissances - Etats Unis, Grande-Bretagne, Chine, France, Allemagne, Russie - et l'Iran ont conclu un accord cadre qui constitue une étape fondamentale sur la voie d'un accord final d'ici au 30 juin. Les principaux points appelés « paramètres » de cet accord sont tous considérés comme nécessaires c’est-à-dire « rien n'est accepté tant que tout n'est pas accepté ». Au-delà des points techniques, il faut retenir que l’Iran accepte de voir ses installations nucléaires civils et ses mines d’uranium constamment sous contrôle l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Les sanctions américaines et européennes seront levées dès que le respect de ses engagements par l’Iran aura été certifiée par l’AIEA. Il en va de même pour les résolutions de l’ONU.

Rappelons que l’Iran réalise 4% de la production mondiale de pétrole et que ses stocks sont très importants du fait des sanctions qui l'empêche d'exporter. Une levée durable des sanctions internationales pourrait apporter un nouveau flux de baril dans un marché déjà saturé, ce qui pourrait augmenter la pression baissière sur les ocurs du baril.

Ce matin le baril Sweet light Crude échéance mai 2015 s’échange à 49,50$ en hausse de 0,73% alors que le Brent même échéance s’échange à $55,13 en hausse de 0,33%.

De son côté, l’once d’or se stabilise sur les 1200 usd à 1201,31 usd sans véritable tendance. Les cambistes sont attentifs au point de résistance de 1216 usd et au support de 1180 usd.

Saxo Banque (France)
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N°1 - 8H30

Un monde fragile

La lettre mensuelle de Didier Saint-Georges, Managing Director et Membre du Comité d’Investissement de Carmignac Gestion.


Dès l’annonce par Ben Bernanke, alors Président de la Fed, du premier assouplissement quantitatif (« quantitative easing ») le 19 mars 2009, la question de fond était clairement posée : jusqu’à quel point la nécessité pour une Banque centrale de traiter le risque économique par une politique de reflation monétaire non-conventionnelle justifie de mettre en risque, en contrepartie, la stabilité du système financier par la création de bulles dans certaines classes d’actifs. Probablement rassuré par l’expérience américaine, jusqu’à présent plutôt réussie, la Banque centrale européenne répond aujourd’hui sans ambiguïté à cette question : la priorité absolue est donnée au traitement du risque économique et le risque pour le système financier sera traité plus tard, si besoin. Le comportement enthousiaste des marchés depuis le début de l’année confirme que les investisseurs ont dans leur grande majorité fait le choix d’un pari pascalien : dans le doute, autant avoir foi dans l’efficacité de l’action de Mario Draghi, puisque qu’elle est au moins dans l’immédiat favorable aux marchés. Ce pari augure de marchés soutenus tant que la foi demeurera, tandis que leur fragilité ira en augmentant.

L’illusion monétaire

Aux Etats-Unis, le débat sur l’efficacité du quantitative easing n’est toujours pas tranché. Le pire, qui était possible début 2009, a incontestablement été évité, et par le truchement de la baisse des taux hypothécaires, les prix immobiliers se sont redressés. Mais après 4000 milliards d’obligations achetés par la Fed, l’indice S&P a gagné 170% tandis que le rythme de la croissance économique ne dépasse toujours pas 2,5% l’an, et le revenu annuel médian des ménages américains est aujourd’hui toujours 9% plus bas qu’il n’était en 1999. Le « rendement économique » du quantitative easing est faible parce que l’effet richesse positif pour les banques et les épargnants les plus fortunés ne suffit pas à compenser la contrainte du désendettement sur la consommation et l’investissement. Visiblement, comme au Japon à partir des années 1990, la crise financière a non seulement détruit de la production mais aussi de la croissance potentielle. En zone euro, où l’exposition des consommateurs aux marchés financiers est encore bien plus faible qu’aux Etats-Unis, on voit mal comment le quantitative easing pourrait avoir un impact majeur sur l’économie. Ainsi, avec la conjonction inespérée d’un euro en baisse de 25% depuis le début de l’année, de taux d’intérêt historiquement bas, de banques recapitalisées, et du filet de sécurité apporté par la BCE, la croissance de la zone euro atteindra péniblement 1,5% cette année. Et Mario Draghi lui-même reconnaissait récemment que le taux de chômage en zone euro n’aura probablement guère baissé dans 18 mois.

Un monde inondé de liquidités

Le paradoxe, à l’origine à la fois de la hausse des marchés et d’une fragilité croissante du système financier, est que l’absence de résultat justifie pour les Banques centrales de poursuivre autant que de besoin le soutien monétaire, sous toutes ses formes. Mario Draghi s’est engagé sur l’achat de 60 milliards d’euros d’actifs par mois jusqu’en septembre 2016, et Janet Yellen reconnait que la menace déflationniste et la fragilité de l’économie américaine ne permettent pas une normalisation rapide de la politique monétaire de la Fed. La Banque du Japon va devoir continuer de lutter contre un taux d’inflation dans l’archipel retombé à -0,2% en février, et la Banque populaire de Chine va devoir accélérer son assouplissement monétaire pour tenter de stabiliser le rythme de croissance de l’économie chinoise. Les marchés, inondés de liquidités, vont donc continuer de profiter de cette aubaine. Quand plus de 2000 milliards de dollars d’obligations dans le monde offrent aujourd’hui un rendement négatif, dont 80% provenant de la zone euro, l’apport massif de liquidités supplémentaires place les marchés dans la position d’une piscine à débordement : par effet d’éviction des investisseurs, le prix très élevé atteint par les obligations « sans risque » se propage progressivement à l’ensemble des classes d’actifs. Le gonflement de la prime de risque (surcroit de « rendement bénéficiaire » offert par les actions au-dessus des emprunts d’Etat) que provoque l’écrasement des rendements obligataires permet ainsi de justifier des valorisations élevées des marchés actions. A titre d’exemple, en zone euro les multiples de résultats atteignent aujourd’hui 16x les résultats de l’année en cours. C’est non seulement un doublement par rapport aux multiples qui prévalaient il y a trois ans, mais c’est aussi un niveau qui se situe 4 écarts-types au-dessus de la moyenne des dix dernières années (autrement dit près de 40% au-dessus de cette moyenne). Au final, en s’engageant à effectuer des achats d’obligations massifs (2,5 fois les émissions nettes d’obligations souveraines, quand les QE1 et QE2 de Ben Bernanke ne représentaient en moyenne que la moitié des émissions nettes du Trésor américain) et tardifs (les taux d’intérêt obligataires sont déjà très bas), la BCE génère des distorsions sans précédent dans le prix des actifs financiers.

Une situation fragile

Dans son ouvrage Antifragile, Nassim Taleb souligne combien le manque de flexibilité,
en empêchant de réagir efficacement à un évènement adverse, est un facteur décisif de fragilité. Or cette faiblesse caractérise à maints égards la situation actuelle. Ainsi, les politiques monétaires extra-accommodantes pratiquées par les grandes Banques centrales ne leur laisseront plus guère de marge de manoeuvre supplémentaire pour amortir le prochain ralentissement cyclique. De même, le niveau d’endettement des gouvernements retire à ces derniers toute flexibilité budgétaire. Par ailleurs, la confiance accordée à l’efficacité de la BCE atteint des sommets qui rendraient une éventuelle erreur de communication ou de politique monétaire très coûteuse pour les marchés (en attendant cette confiance est autoréalisatrice en ce sens qu’elle nourrit la hausse des marchés, qui elle-même est interprétée comme la preuve que le quantitative easing « marche »). La politique de reflation monétaire menée par la BCE est de plus en plus inadaptée à la situation de surplus croissants de l’Allemagne. Enfin, la baisse des anticipations d’inflation qui a permis aux banques centrales une politique de taux zéro relativement sereine sera bientôt limitée par l’affermissement cyclique du prix de l’énergie. En accumulant les déséquilibres, le système financier a ainsi beaucoup perdu de sa flexibilité. Si cette perte n’est en soi nullement annonciatrice d’un accident à venir, elle en augmente considérablement les enjeux.

L’impératif de flexibilité

L’embellie économique globale qu’on pressent depuis quelques mois, alimentée par les redressements européens et surtout indiens, nourrit l’optimisme des investisseurs en actions. Et l’attitude des banquiers centraux, au premier rang desquels Mario Draghi, leur assure que les taux d’intérêt resteront néanmoins très bas dans ce contexte. Souhaiter profiter de ce meilleur des mondes est légitime, et nous ne nous en privons pas. Mais c’est à la condition de conserver d’autant plus de flexibilité dans sa gestion que le système financier en a beaucoup perdu. Comme nous l’indiquions dans notre Note de janvier (« Etre prêt plutôt que prédire »), il est vital dans un monde fragilisé d’être en position de faire varier très rapidement son niveau d’exposition aux actions, aux taux d’intérêt et aux devises, ainsi que de faire la part belle aux investissements dans des entreprises elles-mêmes flexibles, c’est à dire peu endettées et génératrices de trésorerie.

STRATEGIE D'INVESTISSEMENT

Les devises

Forte volatilité sur les marchés de devises au cours du mois avec un euro oscillant entre 1,12 et 1,05 contre le dollar américain. L’ampleur de ces mouvements a été mise à profit pour rééquilibrer notre allocation devises en réduisant notre pondération sur le dollar pour la porter à un niveau intermédiaire. Les devises émergentes les plus fragiles continuent quant à elles de se déprécier. C’est notamment le cas du real brésilien sur lequel notre couverture de change a pleinement profité de la dépréciation de la monnaie brésilienne de près de 10% sur le mois.

Les taux

La mise en oeuvre du programme d’assouplissement quantitatif de la BCE s’est fait sentir de façon plus prononcée sur les taux longs allemands compte tenu de la rareté du sous-jacent. Avec des taux à 10 ans autour des 0,20%, nous avons initié une position vendeuse sur ce segment dont la valorisation est désormais extrême. Si les flux peuvent expliquer ce comportement des taux allemands à court terme, ni l’état de l’économie allemande - qui bénéficie au premier chef de l’affaiblissement de l’euro -, ni les perspectives d’inflation - soutenues par l’engagement sans faille de la BCE –, ne permettent de justifier ce niveau à moyen terme. En parallèle nous continuons de prendre nos profits de façon disciplinée sur les taux périphériques européens. Ces derniers sont restés relativement stables sur le mois. Nous avons, enfin, initié une petite position sur des produits de titrisation offrant des rendements attractifs et bénéficiant d’une liquidité améliorée par le programme d’achats de la BCE.

Les actions

Les marchés actions ont connu une correction en mars accompagnée par une remontée de la volatilité. Seuls les marchés de la zone euro et du Japon ont terminé le mois en territoire solidement positif, sur fond de soutien continu de la part de leurs banques centrales respectives. Notre positionnement continue de faire la part belle aux valeurs dont les perspectives bénéficiaires reposent sur leurs qualités intrinsèques plus que sur une amélioration de l’environnement économique. Cette approche traduit notre prudence quant à la montée des déséquilibres économiques à moyen terme. Nous avons, ainsi, participé à l’introduction en bourse de l’opérateur aéroportuaire espagnol Aena dont le solide positionnement concurrentiel et le potentiel d’optimisation de la base de coûts devraient délivrer une belle croissance des résultats indépendamment du cycle économique.

Les matières premières

Carmignac Portfolio Commodities a sensiblement surperformé son indicateur de référence en mars malgré les fortes variations du prix du baril sur le mois. Notre positionnement équilibré sur des valeurs capables d’offrir un couple rendement-risque dans différents scénarios de prix sur les matières premières continue ainsi de porter ses fruits. Notre recherche de sociétés énergétiques décotées pouvant bénéficier d’une remontée graduelle des prix du pétrole nous a conduit à initier une position sur la société de services pétroliers Halliburton. Nous restons plus circonspects sur les grandes sociétés pétrolières intégrées dans leur ensemble car leur valorisation intègre déjà un niveau de prix du pétrole sensiblement au-dessus des niveaux actuels.

Fonds de fonds

Nos fonds de fonds ont enregistré une performance positive sur le mois.Nous avons légèrement réduit nos taux d’exposition par rapport à leur maximum pour accompagner la correction intervenue sur les marchés actions avant de les remonter proches des maximums autorisés en fin de mois. Nous maintenons, par ailleurs, un positionnement constructif dans nos choix sectoriels et géographiques.

Achevé de rédiger le 31/03/2015





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TAUX D'INTERET LEGAL

L'ordonnance du 20 août 2014 (n°2014-947) a introduit deux taux différents, l'un s'appliquant aux créanciers personnes physiques n'agissant pas pour des besoins professionnels, l'autre "pour tous les autres cas".

Le gouvernement a également instauré un calcul semestriel du taux légal calculé "en fonction du taux directeur de la Banque centrale européenne sur les opérations principales de refinancement et des taux pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement".

Comme prévu par l'article 2 de l'ordonnance du 20 août 2014, les deux nouveaux taux ont été fixés par arrêté pour leur entrée en vigueur dès le 1er janvier 2015.

L'arrêté du 23 décembre 2014 publié au JO le 27 décembre 2014 indique ainsi que :
"Pour le premier semestre 2015, le taux de l'intérêt légal est fixé :
1° Pour les créances des personnes physiques n'agissant pas pour des besoins professionnels : à 4,06% ;
2° Pour tous les autres cas : à 0,93%."


Rappelons que :
- En 2014, il était de 0,04%
- En 2013, il était de 0,04%
- En 2012, il était de 0,71%
- En 2011, il était de 0,38%
- En 2010, il était de 0,65%
- En 2009, il était de 3,79%
- En 2008, il était de 3,99%
- En 2007, il était de 2,95 %

Lisez notre article "Taux d'intérêt légal et taux interbancaires (définitions et historiques)" en suivant ce lien


TAUX INTERBANCAIRES

Taux quotidiens (Mise à jour quotidienne, tableau fourni par la Banque de France)
+
Moyennes mensuelles (Mise à jour mensuelle, tableau fourni par la Banque de France)
* Moyennes calculées avec le nombre de jours calendaires du mois





Notes :

- Euro Overnight Index Average (EONIA) : taux calculé par la BCE et diffusé par la FBE (Fédération Bancaire de l'Union Européenne). Il résulte de la moyenne pondérée de toutes les transactions au jour le jour de prêts non garantis réalisées par les banques retenues pour le calcul de l'euribor.

- Euro Interbank Offered Rate (EURIBOR) : taux interbancaire offert entre banques de meilleures signatures pour la rémunération de dépôts dans la zone euro. Il est calculé en effectuant une moyenne quotidienne des taux prêteurs sur 13 échéances communiqués par un échantillon de 57 établissements bancaires les plus actifs de la zone Euro. Il est calculé sur la base de 360 jours et est diffusé à 11h le matin si au moins 50% des établissements constituant l'échantillon ont effectivement fourni une contribution. La moyenne est effectuée après élimination des 15% de cotation extrêmes (le nombre éliminé est toujours arrondi) et exprimée avec trois décimales.

Tableaux et historiques des TAUX D'INTERET DU MARCHE INTERBANCAIRE DE LA ZONE EURO édités par la Banque de France

Taux de référence des bons du Trésor et OAT

Taux quotidiens (Mise à jour quotidienne, tableau fourni par la Banque de France)
+
Moyennes mensuelles (Mise à jour mensuelle, tableau fourni par la Banque de France)
* Moyennes calculées avec le nombre de jours calendaires du mois

Tableaux et historiques des taux de référence des bons du Trésor et OAT édités par la Banque de France




INDICES OBLIGATAIRES

Indices Quotidiens TEC-N (Mise à jour quotidienne, tableau fourni par la Banque de France)

Description : L’indice quotidien CNO-TEC n, Taux de l’Echéance Constante n ans, pour n variant de 1 à 30, est le taux de rendement actuariel d’une valeur du Trésor fictive dont la durée de vie serait à chaque instant égale à n années.

Ce taux est obtenu par interpolation linéaire entre les taux de rendement actuariels annuels des 2 valeurs du Trésor qui encadrent au plus proche la maturité n.

Les historiques, réunis en un seul fichier, sont accessibles ici sur le site de la Banque de France.


Indices Hebdomadaires (Mise à jour hebdomadaire, tableau fourni par la Banque de France)

Notice : (description et calcul)
THO : Taux hebdomadaire du marché primaire des émissions à plus de 7 ans (TEC 10 +0,25%)
THE : Taux hebdomadaire des emprunts d'Etat ayant une échéance de plus de 7 ans (TEC 10 +0,05%)
FELT : Rendement secondaire des emprunts d'Etat à plus de 7 ans (TEC 10 +0,05%)
FECT : Rendement secondaire des emprunts d'Etat entre 3 et 7 ans (TEC 5 +0,05%)
PRLT : Rendement secondaire des emprunts du secteur privé à plus de 7 ans (TEC 10 +0,25%)
PUCT : Rendement secondaire des emprunts du secteur public de 3 à 7 ans (TEC 5 +0,25%)
PULT : Rendement secondaire des emprunts du secteur public à plus de 7 ans (TEC 10 +0,25%)

Les historiques, réunis en un seul fichier, sont accessibles ici sur le site de la Banque de France.


Indices mensuels (Mise à jour mensuelle, tableau fourni par la Banque de France)

Description :
TMO : Moyenne arithmétique des THO du mois
TMB : Moyenne arithmétique des THB du mois ( THB = Taux Hebdomadaire d'adjudication des Bons du trésor à 13 semaines)
TME : Moyenne arithmétique des THE du mois

Les historiques, réunis en un seul fichier, sont accessibles ici sur le site de la Banque de France.

Tableaux et historiques des INDICES OBLIGATAIRES édités par la Banque de France


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Vendredi 3 Avril 2015




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