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Et si "la faillite de la pensée managériale" était un vrai sujet pour les entreprises !

Le successeur de Michel Crozier dans l'étude sociologique des organisations, François Dupuy, vient de produire un livre fort qui explique comment le management s'est abstenu de penser ces dernières années et comment, par voie de paresse et de suivisme, il s'est enfermé finalement dans la répétition de valeurs mobilisatrices assez basiques pour cacher une absence de sens dans les projets d'entreprise.


Alain Goetzmann
Alain Goetzmann
On a largement tiré tout ce qu'on pouvait de « la valeur pour l'actionnaire », au point d'avoir coupé les ponts dans beaucoup de cas avec les autres publics de l'entreprise et « désespéré Billancourt » qui ne sait plus à quoi sert l'entreprise..

Cette critique est sûrement partagée par les milliers de salariés et de cadres qui sont passés par la lessiveuse des restructurations toutes ces dernières années, certes au profit de l'impératif d'internationalisation des firmes, mais dans des conditions, pas toujours économiquement défavorables du reste, qui imposent l'idée que l'avenir de l'emploi n'est plus dans les grandes entreprises. Le grand économiste américain Nouriel Roubini, oracle de Wall Street, en rajoute en prédisant une réduction drastique et inéluctable de l'emploi industriel pour accompagner la robotisation et la numérisation des outils de production qui s'engagent inexorablement. On a avait inventé l'entreprise sans usine (S. Tchuruk) et on passe maintenant à l'entreprise sans salariés ou presque... Cette tendance lourde n'est évidemment pas sans effet sur les risques sociaux, de faible création d'emplois, de distribution concentrée des revenus, de socialisation par le travail insuffisante, qui s'installent lourdement dans nos économies, sans qu'on cherche vraiment à orienter les choses autrement qu'à travers le dumping social, environnemental et le laxisme envers les pratiques parallèles et mafieuses qui minent les entreprises de bonne volonté.

La sortie de la crise financière a montré que les régulations contraignantes, menaçantes au début, bureaucratiques à la fin et finalement mal appliquées étaient les seuls modes de réponse que les Etats savaient produire, surtout quand ils s'y mettent à plusieurs. L'économie en sort plus contrôlée mais pas plus responsabilisée car elle s'épuise dans des lobbying corporatistes. Entre l'épuisement des réflexions stratégiques dans les entreprises, les discours corporate simplistes auxquels plus personne ne croit et l'incapacité des acteurs publics à trouver des modes d'intervention efficients sans être pénalisants, quelle porte de sortie pour une économie contemporaine qui voit les nuages s'amonceler, en termes de risques généraux, géopolitiques, socio-culturels, écologiques et de gouvernance défaillante, comme la 10ème édition des « global risks » du World economic forum vient de le rappeler.

La solution ne peut venir que d'un « coup de rein » des dirigeants d'entreprise pour cesser de se lamenter sur la fragilisation des systèmes qui les entourent et pour collaborer avec les acteurs de la société à la recherche d'équilibres pragmatiques nouveaux. Ceci requiert évidemment de devoir penser l'avenir de son entreprise en même temps que l'avenir de son contexte systémique, planétaire ou régional et d'accepter de considérer que la pérennité des résultats de l'entreprise n'est pas dissociable de la durabilité du contexte global.

Cette prise de conscience des enjeux d'une part, de la volonté de collaborer avec les acteurs de la société à leur solution, d'autre part, appelle évidemment une écoute sérieuse des parties prenantes, une volonté de mesurer et de gérer ses impacts, de contractualiser avec les acteurs partenaires, sociaux et environnementaux, sociétaux aussi et de ressourcer le management, qui ne peut plus se réduire à la recherche de la meilleure allocation des facteurs de production pour soi ; le management doit devenir la recherche de l'efficience productive en lien avec la bonne gouvernance publique des intérêts collectifs dont l'entreprise se nourrit pour grandir. Il y a là un potentiel de sens, d'ouverture, d'intelligence nouvelle à produire et de synergies décisives à favoriser, pour occuper tous les penseurs et les acteurs de la communauté économique pendant trois générations. Mais c'est surtout la voie pour éviter que le privé continue de rejeter la responsabilité de ses maux sur le public et vice versa, à un moment où la recherche d'un meilleur 'vivre ensemble » est un instinct de survie de nos sociétés qui refait surface. Enfin.

 

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Mercredi 28 Janvier 2015




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