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EnterNext et PEA-PME, en décalage face aux vrais besoins

Procédant d’une même idée générale promue par Bercy, EnterNext , qualifiée de Bourse des PME, a vu le jour en mai dernier et le PEA-PME le 31 décembre 2013. Sur le papier, ces idées sont bonnes. Dans l’application pratique, on ne résout pas du tout le problème du financement des PME.


Alain Goetzmann
Alain Goetzmann
EnterNext apparait plutôt comme un concept commercial car, réunir dans une même structure un marché organisé, Alternext, et deux compartiments d’un marché réglementé (Euronext B et C), relève plus du domaine de la cosmétique que d’une réforme de fond. Quant à la création d’un PEA spécifique pour les PME, il apparait en réalité, aujourd’hui, comme un moyen politiquement correct d’élever le plafond de l’ancien PEA. Pourquoi ?

Parce que dans les deux cas, PEA-PME et EnterNext, s’adressent à des entreprises jusqu’à 1 Milliard de capitalisation.

1 Milliard ! Nos ETI et grandes entreprises ont certainement besoin d’un coup de main mais que fait-on pour les PME ? Les vraies, celles qui, au regard de la législation européenne ont moins de 250 salariés, un total de bilan inférieur à 43 M€ et réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 50 M€ ?

Ceux qui y investissent bénéficient, c’est loin d’être négligeable, de la déduction, sous certaines conditions, d’une partie de l’impôt sur le revenu (pour les entreprises de moins de 50 salariés et de moins de 10 M€ de chiffre d’affaires et de total de bilan) ou d’une réduction d’ISF (pour toutes les PME répondant à la définition de la Commission Européenne).

Excepté ces dispositions, qui pèsent peu (environ 650 M€ levés en 2012), comment financer nos PME que les banques, quoi qu’elles en disent, ne soutiennent plus qu’à la marge. Ces PME sont pourtant l’avenir de notre pays. Elles en sont de loin le premier employeur et leur nombre est 12 fois supérieur à celui des ETI (30.000 contre 2.500). Les success-stories de demain sont dans leurs rangs. Il faut impérativement leur donner un moyen de financer leur expansion.

Pour irriguer le tissu des PME, il faut, à la fois, un effort d’Euronext pour mettre à leur disposition des outils boursiers adaptés et un effort intellectuel de l’Etat.

1 – Euronext

De 2 choses l’une ; soit Alternext est démocratisé par l’abaissement du niveau des seuils d’entrée afin de pouvoir y coter des capitalisations inférieures à 10 M€ avec un flottant réduit à 1 M€, soit Euronext prend des dispositions pour faire du Marché Libre un marché respectable, dédié aux vrais PME et débarrassé de son image sulfureuse. Il est parfaitement possible d’adapter, avec des seuils moins ambitieux, les règles d’introduction et de fonctionnement en bourse d’Alternext, par exemple, en étendant le rôle et l’action des Listing-Sponsors au Marché Libre.

2 – L’Etat

Ne lui demandons par d’argent, il n’en a pas. Mais puisqu’il accorde de multiples exonérations fiscales pour les produits d’épargne, y compris pour l’Assurance-Vie, il a aussi le droit de flécher une partie des investissements faits par les épargnants vers les vraies PME. C’est le seul moyen pour créer de la liquidité sur les marchés dits « organisés ». Cette liquidité sera le début d’un cercle vertueux qui permettra aux PME de se financer par fonds propres d’abord, par emprunt ensuite auprès de BPI France par exemple ou par obligations, augmentant ainsi leurs capitaux permanents tout en respectant un ratio d’endettement sain.

Il n’y a pas besoin d’argent pour engager cette réforme. Elle suppose que nos élites politiques et financières se débarrassent de leur prêt-à-penser parisien et du rêve illusoire, aujourd’hui, de voir la Bourse de Paris retrouver son lustre d’antan. Qu’elles se tournent plutôt vers la province et ses entrepreneurs et chefs d’entreprises familiales qui constituent le vrai potentiel de ce pays.

 

Direction financière et stratégique
Levée de fonds, introduction en bourse, fusion-acquisition
Agrément CIF N° F000131 - Listing Sponsor sur Alternext
88 bis, avenue Charles De Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine

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Vendredi 21 Février 2014




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