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Economie algérienne

Les chiffres de l’économie algérienne reflètent un fort dynamisme. En 2007, la croissance a frisé les 5%, et nous attendons 5,5% pour 2008. Tout ceci dans un contexte d’inflation relativement contenue : 4,5% en moyenne en 2007, après 2,5% en 2006. La balance courante est très fortement excédentaire (25,6% du PIB en 2006, 19,5% en 2007).


L’économie algérienne présente pourtant deux faiblesses majeures : d’une part, la faiblesse des créations d’emplois et du pouvoir d’achat ; d’autre part, la forte dépendance aux exportations d’hydrocarbures. Le taux de chômage s’élevait en 2006 à 12,3% de la population active (un chiffre certes en régression depuis le début des années 2000). Les deux tiers des demandeurs d’emplois sont âgés de moins de 30 ans. Selon le PNUD, 14% de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Un tiers de la population ne dispose ni du gaz, ni de l’électricité, alors que le pays est exportateur net d’hydrocarbures.

- Concernant la dépendance au secteur de l’énergie, l’étude de la structure de la balance commerciale est éloquente. A l’exception du secteur des hydrocarbures, toutes les autres grandes branches sont en déficit. Non seulement les exportations sont composées à 98% d'hydrocarbures, mais les recettes en devises sont constituées à hauteur de 95% de la vente de marchandises (dont 98% en hydrocarbures), le reste se répartissant en services (recettes touristiques essentiellement) et transferts financiers (principalement en provenance des émigrés). En d’autres termes, l’abondance des réserves de change résulte quasi-uniquement de la rente énergétique. De même, l’attractivité de l’économie algérienne hors hydrocarbures reste limitée, puisque l’essentiel des investissements directs étrangers se dirige vers les secteurs du pétrole et du gaz.

- Plus fondamentalement, la volatilité et la distribution inégale de la croissance algérienne sont imputables à l’utilisation inefficace des facteurs de production en raison du caractère encore très dirigiste de la politique économique. Un exemple particulièrement significatif : le taux d’épargne national (56% en 2006) est plus de deux fois supérieur au taux d’investissement (25%). Cet écart témoigne de l’inefficacité du système financier, incapable de transformer l’épargne en investissement productif générateur de gains de productivité, et donc de développement économique.

- Le problème, c’est qu’en dépit de la vague de réformes entamées en 1994 sous l’égide du FMI, la lourdeur d’un héritage de 40 ans d’économie planifiée empêche encore de faire le deuil de l’économie dirigiste. D’où la nécessité d’un nouvel effort de rupture en terme de politique économique.

- En effet, les derniers programmes de relance de la croissance économique demeurent fondés sur une logique de stimulation de la demande à travers une politique budgétaire expansionniste (c’est le cas du plan quinquennal de consolidation de la croissance économique, doté d’une enveloppe de 140 milliards de dollars). Mais cette politique ne traite pas les problèmes fondamentaux de l’économie algérienne : déficit de compétitivité des entreprises, bureaucratie omniprésente, faiblesse des investissements en capital humain (éducation et santé).

- Le dernier rapport Doing Business de la Banque Mondiale a d’ailleurs bien rappelé les carences institutionnelles de l’Algérie : mauvaise protection des droits de propriété, rigidité du marché du travail, lenteur et complexité des procédures…. D’après, l’indice de liberté économique 2007, l’économie algérienne est quasi-administrée (libre à 52,2%), ce qui handicape le développement d’un secteur privé diversifié et compétitif.

- Ainsi, plutôt que de plans à base de dépenses publiques, l’économie algérienne aurait besoin d’une réforme du secteur financier, d’une plus grande ouverture des secteurs des infrastructures à l’investissement privé, d’une réforme des institutions publiques, de l’application des accords d’association commerciale avec l’Union européenne (entrés en vigueur en 2005), et de la conclusion des négociations en vue de l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Investir dans les infrastructures matérielles est nécessaire mais insuffisant pour générer une croissance durable.

- Cette rupture en terme de politique économique est d’autant plus urgente que l’Algérie doit profiter des prix élevés des hydrocarbures et de la bonne conjoncture économique pour faire accepter les réformes. L’économie algérienne serait en outre l’une des premières à souffrir d’une baisse (modérée) des cours du pétrole à partir de la fin de l’année 2008. Une situation qui serait pénalisante, à la fois pour la croissance économique, mais aussi pour l’Etat, obligé de continuer à financer les investissements entrepris ces dernières années malgré la baisse des recettes publiques.


Lundi 14 Janvier 2008




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