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De l'inefficacité d'une politique publique

Bouteille à moitié vide, bouteille à moitié pleine …


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Les Échos m'apprennent qu'en 2011, le nombre des agents publics aurait diminué de 0,5 %. En tant que contribuable, a priori, je trouve ça bien, même si je sais pertinemment qu'une année où les sorties sont supérieures aux entrées ne veut rien dire du point de vue budgétaire : la sortie budgétaire se constate lors du décès du fonctionnaire ou du bénéficiaire de sa pension de réversion le cas échéant, pas quand il cesse son activité.

Après réflexion, ce qui m'intrigue, c'est la relative faiblesse de cette baisse en pourcentage des effectifs : Si je compte une carrière de grosso modo 40 ans dans la fonction publique comme ailleurs, une classe d'âge représente 2,5 % de l'ensemble des effectifs de la fonction publique, en supposant la distribution par âge homogène. La règle du non-remplacement d'un départ de fonctionnaire sur deux aurait dû nous permettre de constater une baisse annuelle de 1,25 % des effectifs, soit 2,5 fois plus que la performance constatée. Cette évaluation à l'emporte-pièce mérite bien sûr toutes les critiques : (i) c'est du pouce mouillé dans le vent ; (ii) je ne crois pas un seul instant que la pyramide des âges de la fonction publique soit harmonieuse ; (iii) ni la fonction publique territoriale, ni l'hospitalière n'ont vraiment joué le jeu ; (iv) certaines catégories de fonctionnaires bénéficient de carrières plus courtes, ce qui devrait accroître cette baisse théorique au-delà de 2,5 % … mais tout de même, entre le résultat et l'ambition déduite de la règle, la culbute est de 2,5 !

Bien pire, Les Échos indiquent qu'en équivalent temps plein, la baisse n'est que de 0,2 % ! Toujours avec mon pouce levé et arrosé par de généreux embruns bretons, de 0,2 % à 0,5 % il y a un facteur 2,5 d'écart. Puis-je supposer que la règle de non remplacement de la moitié des effectifs devait en outre respecter les temps partiels ? Et par conséquent, que les objectifs de baisse de 1,25 % devaient concerner aussi les équivalent temps plein ? Dans ce cas, la culbute entre le réalisé et l’objectif est de 6,25. Ou 16 % de l’objectif a été atteint (et 84% manqué).

Peut-être ai-je loupé quelque chose, mais il n'y a pas vraiment de quoi être fier ! De plus, je ne puis empêcher qu’un horrible soupçon tourmente mon esprit naïf et confiant : des administrations auraient-elles triché, mangé la consigne, désobéi ? Avec peut-être des complicités politiques ?

Dans un pays depuis longtemps sur-étatisé, il faudrait se réjouir d'une baisse des effectifs des fonctionnaires, même si, insuffisante, elle n'a tenu que très partiellement la promesse faite aux contribuables de voir un état, des collectivités locales et des hôpitaux partager les efforts de compétitivité du privé. Il n'est pas acquis que l'évolution du niveau dans la bouteille nous « satisfasse » longtemps.


Jeudi 30 Mai 2013




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