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Confiance et Respect

Si la gouvernance fait partie des sujets qui vous intéressent, l'endroit où il fallait être le 22 mai, c'était la conférence de l'ADAE (1) où Colette LEWINER (2), Georges KARAM (3) et Christian LEONETTI (4), mis sur le grill par Daniel CORFMAT (5) ont captivé un auditoire studieux et attentif et qui aurait bien retardé le cocktail post-conférence pour poursuivre le flot de questions-réponses. La difficulté pour moi serait de tirer une substantifique moelle d'une taille compatible avec votre patience, tant le propos fut dense. Je vais donc me contenter de rebondir sur quelques points saillants subjectivement sélectionnés.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Le constat liminaire, c'est qu'avec une administratrice indépendante, un fondateur-dirigeant et un investisseur en capital, le casting était complet.

Pour Georges KARAM, serial-entrepreneur, rassembler des fondateurs et des venture-capitalists dans une salle n'est pas suffisant pour former pas un board : il est indispensable de nommer un ou des indépendants pour que le conseil trouve son point d'équilibre, ce que confirme Christian LEONETTI.

Georges KARAM est un brin provocateur quand il énonce que 90 % du job d'un board, c'est de virer le CEO quand cela s'avère nécessaire. Je ne partage pas son évaluation du quantum, mais il a raison, le conseil doit contrôler la Direction Générale, avec tout ce que cela implique.

Sur la séparation des pouvoirs, Colette LEWINER nous parle de la Norvège où la Direction Générale est sensée ne pas assister au conseil d'administration, quand Georges KARAM cumule les fonctions de de chairman et de CEO de l'entreprise qu'il a fondée. Un consensus émerge cependant pour bannir le dogmatisme et promouvoir un pragmatisme souple plutôt qu'une norme étriquée, tant les besoins intrinsèques de séparation des pouvoirs varient pour chaque entreprise en fonction de sa taille, de la géographie de son capital et de sa maturité. J'ajouterais personnellement à cette liste la culture de l'entreprise elle même.

La stratégie de l'entreprise relève-t-elle des prérogatives de la direction générale ou du conseil ? Colette LEWINER indique qu'au sein de TGS-Nopek des séminaires stratégiques réunissent systématiquement l'équipe dirigeante et le conseil avec l'aide d'un consultant externe. Mais une fois cette stratégie déterminée par l'obtention d'un consensus, il convient de s'y tenir rigoureusement.

Une petite comparaison entre les États-Unis et la France : Outre atlantique, il y a plus d'argent disponible pour financer des entreprises et le droit à l'échec y est reconnu.

Sur la conservation du pouvoir par les fondateurs et dirigeants, Christian LEONETTI et Georges KARAM se rejoignent : être patron, ce n'est pas un objectif valable comparé à celui de bâtir une entreprise. Mais il semblerait que la « culture » française du patron-fondateur accro au pouvoir se marginalise, heureusement.

Interrogés sur le profil idéal de l'administrateur indépendant, chacun a une approche différente :
Colette LEWINER valorise surtout sa liberté de parole : il ne doit pas être une potiche, même s'il doit rester dans son rôle ;
Christian LEONETTI dissocie les entreprises en amorçage où l'administrateur indépendant doit être un tuteur et celles dont la maturité est plus avancée où les fonctions plus classiques de validation de la stratégie et de contrôle de la direction reprennent le dessus. L'administrateur indépendant doit aussi travailler à trouver le point d'équilibre du conseil, assurer son homogénéité en jouant un rôle de pivot lors des difficultés de l'entreprise.
Georges KARAM enfin insiste sur la solitude du dirigeant et de la nécessité pour lui de disposer avec son conseil d'une réelle équipe où règne la confiance et le respect, que ce soit à titre individuel ou collectif. Confiance et respect. Ces deux mots méritent un aparté puisque je les ai choisis pour titrer mon billet : Confiance, Fides en latin, où Finance puise son étymologie. Respect parce que l'on a confiance.

Merci à l'ADAE pour l'organisation de cet événement à la fois convivial et stimulant, où les échanges étaient fructueux et pertinents. Je sais, je suis en conflit d'intérêt. Est-ce une raison pour taire ce qui n'est que factuel ?

(1) Petite présentation de l'ADAE que préside Daniel Corfmat : l'objectif de cette association est de promouvoir la gouvernance au sein des PME/ETI depuis 1996 (date de sa création) avec 4 axes d'actions principaux :
Informer les parties prenantes ;
Former ses membres (1ère formation d’administrateur d’entreprise en France);
Réfléchir sur la doctrine et établir/proposer des « softlaws » ;
Diffuser ses travaux.
Plus d'info ? www.adae.asso.fr
Aussi présent sur facebook : www.facebook.com/ADAEAsso
(2) Colette LEWINER : Administratrice Indépendante - NEXANS, LAFARGE, TGS-Nopec
(3) Georges KARAM : Chairman & CEO - SEQUANS COMMUNICATIONS
(4) Christian LEONETTI : Directeur du Pôle Deal Flow - BPI France
(5) Daniel CORFMAT : Président de l'ADAE


Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
boss <at> remsyx <dot> com
twitter : @remseeks
 
 

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Mercredi 28 Mai 2014




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