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Compétitivité et ré-industrialisation françaises

A la question comment ré-industrialiser la France ? Eric Vergne, président d’elcom, PMI basée en Rhône-Alpes nous livre sa vision dans un contexte ou souligne-t-il : « l’industrie semble revenue au goût du jour dans nos esprits et dans les discours politiques ».


Laurent Lefouet
Laurent Lefouet
Vous avez investi et repris elcom il y a plus de 2 ans dans un contexte de désindustrialisation, comment appréhendez-vous la situation pour développer l’entreprise ?

Le climat industriel est aujourd’hui anxiogène. La désindustrialisation de la France a pour conséquence la destruction d’emplois, la perte de savoir-faire et de capacité d’innovation, la disparition de filières entières, et donc un déficit extérieur massif et une augmentation des flux de marchandises vers notre pays.
Le changement d’état d’esprit qui vise à considérer que l’industrie est un moteur puissant pour développer notre pays est un changement intéressant et riche en perspectives. Même s’il est tardif, il y a une réelle prise de de conscience de l’intérêt de l’industrie pour la France. Il nous faut surfer dessus et ré-industrialiser.

Comment transformez-vous cette contrainte en opportunité ?

J’ai longtemps milité au Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) dont la maxime est de mettre l’économie au service de l’homme, et non l’inverse. C’est dans cet esprit je dirige et développe elcom. L’idée est d’avoir un modèle robuste qui assure notre développement, la satisfaction de nos collaborateurs et de nos clients en nous appuyant sur les thèmes suivants : qualité, gains de temps, innovation, rentabilité.
La ré-industrialisation sera un moteur puissant pour notre économie et pour nos entreprises. En revanche, la réussite de celle-ci passe par un développement de la compétitivité de celles-ci.

Pour vous, compétitivité et la ré-industrialisation sont donc indissociables. Quelle leçon tirez-vous de votre expérience à l’international ?

Notre expérience internationale avec des systèmes de transfert implantés partout dans le monde, et récemment en Chine ou en Inde, nous fait constater la tendance long terme à produire au plus près du consommateur des produits de qualité. La Chine par exemple, après avoir été l’usine low cost du monde doit répondre aux exigences nouvelles d’une population mieux formée, avec un marché intérieur qui prospère à un rythme soutenu. Les salaires augmentent rapidement et mettent à mal son modèle low cost. Le principal avantage commercial de ce pays étant le coût peu élevé, celui-ci va tendre à disparaître, laissant entière les contraintes dues à l’éloignement, à l’empreinte CO2 des transports.

Il nous faut donc nous préparer soit à rechercher nos produits industriels encore plus loin ce qui me semble être une mauvaise piste, soit à ré-industrialiser. Mettons donc les atouts de notre côté et lançons nous dans la ré-industrialisation. Nos produits se prêtent bien à cela, et nous avons érigé notre stratégie autour de 2 axes : la compétitivité interne dans notre entreprise et la réalisation de produits pour augmenter la compétitivité de nos clients. C’est ainsi que nous voulons contribuer au futur pour notre économie tirée par le secteur industriel.
Cela récréera une proximité avec le consommateur, une augmentation de notre capacité d’innovation et de conception, donc de valeur ajoutée, donc de richesses. Cela en limitant les transports et leur impact sur notre environnement.

Ré-industrialiser et booster la compétitivité de l’entreprise, quel sont les clefs de votre démarche au quotidien ?

Afin d’évoluer avec les exigences du marché, elcom a lancé depuis un an une démarche d’amélioration continue, appelée : Plan d’Amélioration Continue (PAC) 2012. Le but de ce projet d’entreprise est de partager des objectifs communs, du niveau directionnel au niveau opérationnel, afin que chaque employé s’investisse et s’épanouisse au sein de la société. Les objectifs fixés concernent les conditions de travail et la sécurité des collaborateurs, la réactivité de l’entreprise et son développement, sans oublier la qualité des produits ; et ils se déclinent à l’ensemble des services. Cette démarche demande beaucoup d’énergie. Pour piloter le projet, elcom a recruté un jeune ingénieur en tant que responsable Lean. Sa base de formation et son parcours atypique font de lui un réel atout et moteur pour la société. Depuis un an, les résultats commencent à se faire sentir, et la dynamique est positive. Au début, les opérateurs lui demandaient régulièrement d’agrandir les bâtiments maintenant, ils proposent des améliorations pour gagner de la place et du temps. Preuve du chemin parcouru : nous avons développé notre activité de plus de 15% depuis le début de l’année, et les soucis d’espace sont désormais anecdotiques ! De tels résultats sont très motivants, à tous les niveaux. C’est un vrai moteur pour persévérer sur cette longue route de l’amélioration continue.

Vous intégrez donc le lean au cercle virtueux de la compétitivité ?

Oui. Aujourd’hui, compétitivité rime avec automatisation mais aussi avec simplicité, fiabilité, bon sens et réduction des gaspillages. Le Lean est une méthode d’amélioration continue qui vise à réduire les coûts et délais de fabrication, tout en améliorant la qualité des produits et la sécurité des collaborateurs. Pour parvenir à ces objectifs, une démarche Lean consiste à réduire voire éliminer les gaspillages, les rigidités et la variabilité pour ainsi se concentrer sur l’essence même de l’entreprise : créer de la valeur.

La création de valeur est-elle synonyme de « made in France » ?

Chez elcom, nous avons la chance de pouvoir développer et proposer de nombreux produits pour accompagner nos clients dans une telle démarche : des profilés modulaires aux convoyeurs, des postes de travail aux systèmes de transferts à palettes, en passant par les lèves caisses ou encore des systèmes tubulaires. L’intégration de ces produits permet entre autre, de réduire les temps d’attentes entre les différentes étapes du processus de fabrication ; simplifier et sécuriser le transport des matières, composants, produits finis ; éliminer des opérations inutiles ; maîtriser les stocks d’en-cours ; diminuer les mouvements et déplacements sans valeur ajoutée des collaborateurs ; augmenter le niveau de qualité des produits ; améliorer les conditions de travail en réduisant les ports de charge par exemple ; participer à une démarche environnementale, type ISO 14001, avec des produits 100% recyclables.

De nombreuses sociétés françaises lancent de telles démarches aujourd’hui, afin d’améliorer leur compétitivité, voir même ré-industrialiser la France. Notre arrivée sur le marché asiatique et les demandes qui vont avec sont de très bonnes preuves et renforcent notre crédibilité sur le marché national. Notre volonté est de continuer à accompagner l’industrie française, en étant aux cotés de nos clients, mais aussi en continuant à innover pour créer une rupture technologique et un avantage ‘‘Made In France’’ incontestable.



Eric Vergne, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.

© Copyright CFO-news. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.


Mardi 23 Avril 2013




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