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Comment s’adapter aux turbulences des marchés ?

Interview du responsable des stratégies multi-asset d’ING IM.


Ewout van Schaick
Ewout van Schaick
Les marchés financiers ont été confrontés à de sérieuses turbulences au cours de ces dernières semaines. Nous avons demandé à Ewout van Schaick, le gestionnaire principal d’ING First Class Multi Asset (FCMA) ce qu’il pensait des développements récents et comment il avait positionné le compartiment en conséquence.

Quelle a été votre approche face aux turbulences des marchés au cours de ces dernières semaines? N’est-il pas troublant que les marchés se soient repliés si rapidement ?

La correction des marchés a certainement été déroutante et est très difficile à expliquer sur la base des fondamentaux sous-jacents. Les craintes relatives à l’économie de la zone euro et à la volonté des décideurs politiques européens de maîtriser les risques déflationnistes et d’adopter les mesures de stimulation nécessaires pour soutenir la croissance ont augmenté. Des inquiétudes plus générales à propos de la direction de la croissance mondiale, la peur liée à la propagation d’Ebola et les craintes persistantes relatives à la stabilité du système financier chinois ont aussi joué un rôle. Néanmoins, aucune de ces préoccupations n’était réellement nouvelle. Les données économiques ont surtout suggéré un renforcement des divergences entre la tendance à l’affaiblissement en Europe et la tendance à l’amélioration aux États-Unis, mais les prévisions sous-jacentes pour la croissance mondiale n’ont pas changé sensiblement au cours de ces dernières semaines.

L’ampleur et la rapidité de la correction est dès lors probablement largement imputable à des facteurs techniques et comportementaux, comme des prises de bénéfices sur des positions populaires, une fragilité accrue des marchés en raison de la diminution de la liquidité et un accès de pessimisme de la part d’acteurs de marché tels que les hedge funds. Selon nous, le principal risque à court terme est que la morosité s’autoalimente et crée une spirale négative affectant l’économie réelle. Cependant, ceci n’est certainement pas le cas pour l’instant puisque le repli des bourses est (plus que) compensé par la baisse des taux d’intérêt et le déclin des prix pétroliers. Ces deux dernières dynamiques auront un impact largement bénéfique sur la croissance mondiale au cours des prochains mois et sont suivies historiquement par une amélioration des surprises au niveau des données économiques.

Eu égard aux craintes liées à la croissance à court terme de début octobre, nous avons réduit notre niveau de conviction relatif aux actions. Nous avons ainsi ramené la part des actions de 41% à 29%. Par ailleurs, le compartiment possédait déjà une très modeste position en valeurs immobilières (5%), tandis qu’il n’était pas exposé du tout aux obligations risquées. Nous avons toutefois accru la duration du compartiment, les taux déjà faibles ayant démontré qu’ils pouvaient encore baisser. Nous avons renforcé nos positions en obligations d’État en dehors de la zone euro, où les rendements obligataires sont plus attrayants et procurent une plus grande protection baissière. Ceci a réduit le profil de risque global du compartiment. Plus tard en octobre, nous avons profité de la correction pour accroître prudemment le risque en renforçant la pondération des classes d’actifs présentant des opportunités. Nous nous sommes surtout intéressés aux segments de marché soutenus par le thème de la « quête de rendement ». Ceci, combiné à l’amélioration des données économiques aux États-Unis, nous a incité à augmenter nos positions en valeurs immobilières et en obligations à haut rendement. Ces segments sensibles aux taux devraient profiter de la nouvelle quête de rendement alimentée par la politique souple des banques centrales dans un contexte de faible croissance et d’inflation modérée.

Une correction des marchés aussi rapide et violente que celle de ces dernières semaines est inquiétante et nous a incité à réévaluer nos positions une nouvelle fois. Notre conclusion est que nous restons confiants dans notre scénario central d’une reprise de la croissance mondiale l’année prochaine. Notre légère surpondération des actions correspond bien à cette vision. Durant ces derniers jours, la tendance s’est d’ailleurs à nouveau inversée sur les marchés et la volatilité a baissé.

Êtes-vous préoccupé par le plancher historique atteint par les taux des obligations d’État à 10 ans? Est-ce un signe positif ou négatif ?

Des taux extrêmement faibles des obligations d’État ne sont pas nouveaux et reflètent dans une large mesure le contexte macroéconomique singulier que nous connais-sons aujourd’hui. Une croissance nominale faible, une politique de taux zéro et un assouplissement quantitatif des banques centrales, une offre limitée d’obligations d’État AAA et un vieillissement de la population ne font qu’accroître les pressions baissières pesant sur les taux obligataires. Néanmoins, un tel contexte n’est pas nécessairement néfaste pour les marchés financiers. Au cours des cinq dernières années, les actions mondiales ont procuré un rendement annuel moyen de 16%, tandis que les obligations d’État mondiales ont rapporté 5% par an. Les récentes turbulences sur les marchés ont illustré une fois de plus que les obligations d’État servent toujours de placements refuges en cas de difficultés. Le récent déclin des taux est ainsi imputable pour une partie aux craintes des investisseurs, mais certainement pas dans sa totalité étant donné que des facteurs plus fondamentaux continuent à jouer un rôle. Nous estimons que ceci doit nous rendre plus attentifs aux risques à court terme, mais indique également que certaines opportunités ont pu être créées par d’éventuelles distorsions sur les marchés au cours de ces dernières semaines.

D’après votre expérience, quelles sont les principales différences entre la situation actuelle et les deux dernières corrections boursières (2008 et 2011) ? Pourquoi la récente correction ne se répéterait-elle pas rapidement ?

La principale différence, à ce stade, est que la probabilité d’une crise systémique a fortement diminué par rapport à l’apogée de la crise du crédit américaine de 2008 ou à la crise de l’euro de 2011. Tant en 2008 qu’en 2011, les marchés redoutaient un effondrement complet du système financier. Cette fois, les marchés étaient surtout préoc-cupés par le repli de la croissance (dans la zone euro) et la hausse des risques déflationnistes (dans la zone euro), alors qu’il était communément admis que la Réserve fédérale américaine était sur le point de resserrer ses conditions monétaires extrêmement souples. Ceci, combiné au fait que les investisseurs étaient générale-ment largement surpondérés en actifs risqués, a entraîné des ventes massives sur les marchés. Ceci ne garantit pas que la période actuelle de volatilité des marchés ne soit pas suivie par une crise plus sévère, en raison d’une déstabilisation du système financier en Chine ou d’une nouvelle version de la crise de l’euro, mais ces derniers risques sont beaucoup moins probables que ne l’étaient les scénarios catastrophes en 2008 et 2011. Par rapport à l’époque, les institutions ont été renforcées et le contexte économique est moins incertain, même s’il n’est pas très solide.

Quels sont les signes qui pourraient modifier votre opinion à l’égard des actions ?

Une multiplication des signes de détérioration de l’activité économique à l’échelle mondiale et, en particulier aux États-Unis, ou des réactions inappropriées des banques centrales à un tel changement des fondamentaux pourraient nous inciter à nous montrer plus prudents. Les États-Unis sont actuellement la force motrice de l’économie mondiale et déterminent clairement la direction du cycle mondial. Tant les données macroéconomiques que les chiffres bénéficiaires sont restés solides outre-Atlantique ces dernières semaines. Toutefois, une détérioration nous pousserait à revoir notre vue à l’égard des actions. Parallèlement, des événements tels qu’un effondrement du secteur immobilier chinois ou des tensions inattendues dans la zone euro pourraient entraîner une réévaluation de notre scénario central.

Comment positionnez-vous FCMA dans le contexte actuel ? Envisagez-vous des modifications majeures de la répartition actuelle des actifs, qui n’a guère été changée depuis le début de l’année ?

Nous avons déjà observé une reprise des marchés financiers et nous avons réagi en renforçant la pondération des valeurs immobilières et des obligations à haut rendement. Par rapport à début octobre, nous détenons plus de valeurs immobilières et d’obligations à haut rendement et moins d’actions. Parallèlement, nous avons accru notre exposition aux obligations d’État canadiennes, australiennes et britanniques. Si notre scénario central se matérialise, nous pourrions envisager une augmentation de la part des actions comme plus tôt dans l’année. Néanmoins, l’histoire ne se répète jamais d’une façon tout à fait identique et l’économie et les marchés changent constamment.

À propos de la stratégie de First Class Multi Asset

Description de la stratégie
ING First Class Multi Asset est un fonds diversifié visant la croissance du capital à long terme tout en conservant un profil de risque modéré. Nous nous efforçons de réaliser ceci via une répartition dynamique entre différentes classes d’actifs telles que les obligations d’État, les obligations d’entreprises investment grade et à haut rendement, les actions, les valeurs immobilières, les devises et les matières premières. Le fonds n’a pas de benchmark spécifique et a pour objectif de procurer un rendement total positif dans toutes les conditions de marché contrairement aux fonds suivant un benchmark. Nous visons un rendement annualisé excédant le taux Euribor de 3% sur une période de 5 ans, avec une volatilité annuelle de 5% (10% au maximum).*

Les raisons d’investir

Une solution multi-asset ‘tout-en-un’
Le fonds offre une solution d’investissement ‘tout-en-un’ pour les investisseurs à la recherche d’une appréciation de leur capital en investissant dans de nombreuses classes d’actifs à l’échelle mondiale.

Votre entrée dans un monde d’opportunités
Le fonds a une portée mondiale et peut ainsi profiter des opportunités se présentant partout sur le globe. Il permet de jouir d’une large diversification en investissant dans de multiples classes d’actifs. Grâce aux rendements divergents des différentes classes d’actifs – actions, obligations, matières premières, immobilier, instruments du marché monétaire -, des opportunités de rendement positif sont quasiment toujours disponibles. Notre approche d’investissement est flexible et nous permet de sélectionner les classes d’actifs pour lesquelles nous prévoyons de bons résultats, contrairement aux stratégies traditionnelles basées sur un benchmark dont les possibilités sont plus limitées.

Un objectif de rendement clair
L’objectif du fonds est de générer une croissance du capital indépendamment de la performance d’un benchmark particulier, par opposition aux fonds traditionnels axés sur un benchmark qui visent généralement un rendement relatif par rapport à ce benchmark. La focalisation sur la réalisation d’un rendement stable et positif est une stratégie optimale dans le contexte actuel de rendements faibles et de conditions de marché très changeantes.

Éviter les surprises négatives
Le fonds vise un rendement positif tout en limitant les risques baissiers. La gestion des risques est dès lors un élément clé de la stratégie et du processus d’investisse-ment. En prenant des risques lorsque nous jugeons ceci approprié et en ayant la possibilité d’investir 100% du portefeuille dans des « actifs relativement plus sûrs », le fonds s’efforce d’afficher des rendements mensuels stables. L’objectif de volatilité du fonds est de 5% et peut être diminué significativement si les risques d’investisse-ment augmentent ou accru (avec un maximum de 10%) si des opportunités de risque/rendement attrayantes se présentent.

Vendredi 21 Novembre 2014




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