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Choisir entre été meurtrier et été brûlant

La nervosité des marchés financiers reste élevée, mais c’est plutôt l’attentisme qui règne, avec de faibles volumes, une stabilité des indices, mais en intra-day une assez forte volatilité. Notre sentiment est que nous allons très bientôt connaître le dénouement de ce film, le scénario sera soit celui de « l’été meurtrier », soit celui « d’un été brûlant ».


Choisir entre été meurtrier et été brûlant
Il est en effet très improbable que nous restions dans cette sorte de « no mans land », qui ne correspond à aucune cohérence. En effet, nous avons déjà rappelé ici que soit les incertitudes sur les dettes souveraines continuent, et alors le marché peut rapidement filer vers les 2500, soit il y a une prise de conscience des politiques européens et on calme la spéculation. On pourrait alors retrouver rapidement les 3500 points qui constituent la valorisation objective du CAC. Les raisons pour lesquelles nous pensons que le dénouement approche est que d’une part, le résultat des élections grecques devrait servir de catalyseur (dans un sens plutôt positif avec le résultat d'hier) et que les différents sommets qui vont se tenir avant la fin du semestre devraient apporter des réponses qui seront interprétées par le marché. Enfin, la micro-économie devrait également reprendre le dessus sur la macro.

Vers de nouvelles propositions constructives

Le compagnon de Valérie Trierweiler a envoyé « un tweet » à Mario Monti, pour lui donner la primeur de son projet de relance de la croissance et de la stabilisation de la zone Euro, plan qui devrait être discuté lors du Conseil Européen des 28 et 29 juin prochain. Ce plan ne traite pas de mesures d'urgences liées à l’éventuelle sortie de la Grèce de l’Euro, mais est un pacte de croissance pour l'Europe préparé par la France à l'adresse de ses partenaires. Ce document ne sera pas officialisé mais on devrait retrouver trois idées fortes : 1/ constitution d'une union bancaire sous l'égide de la Banque centrale européenne, 2/ création d'un fonds d'amortissement des dettes anciennes des pays de l'euro, 3/lancement des "project bonds" (alors que le parlement doit voter un projet comparable le 4 juillet, le fameux « pilot phase of the Europe 2020 Project Bond Initiative »). Le débat va s’ouvrir sur la problématique d’une meilleure régulation des banques, sur la mise en place d’un système de garantie bancaire et sur une nécessaire recapitalisation de certaines d’entre-elles. On sait que la partie ne sera pas facile, puisque ce sommet risque d’être marqué par une forte tension entre le couple franco-allemand. Outre la posture politique, il faudra être très attentif aux déclarations finales.

Le marché ne se contentera certainement pas de demi-mesure et c’est probablement une des dernières opportunités pour sortir de cette crise avec un calendrier. Lors d'un discours devant ses parlementaires, Angela Merkel a réitéré un message de rigueur, expliquant que les « Allemands ne pouvaient pas sauver seuls l'Europe et appelant ses partenaires à ne pas adopter des faux semblants contre productifs comme un mécanisme des dépôts bancaires élargis ou des eurobonds, mais au contraire à s'atteler à l'immense défi d'une convergence politique et fiscale et de contrôle des déficits ».

Notre conviction est qu’en dépit de divergences qui semblent fortes, les positions devraient se rapprocher, mais pas immédiatement (il faut laisser du temps au temps). En dépit de certaines considérations, ce n’est pas François Hollande qui est isolé au sein de l’Europe, mais plutôt Angela Merkel, qui va devoir très bientôt entrer en campagne électorale dans une situation politique assez délicate. D’ailleurs il semble que la stratégie de Hollande consiste à ne plus seulement raisonner entre la France et l’Allemagne mais à intégrer dans les discussions importantes l’Italie.

La Grèce ne sortira pas de la zone euro

Revenons un instant sur le cas grec et arrêtons quelques illusions ou fausses pistes. Aucun parti « républicain » grec ne souhaite sortir de la zone euro. Le vote ne se fera pas sur ce thème mais sur celui des refus des plans d’austérité. Donc ceux qui pensent que la Grèce va sortir de la zone euro doivent aussi expliquer qui va déclencher la démarche. On voit mal ainsi si la demande ne vient pas d’eux qui pourrait organiser cette sortie. Donc il faut se résoudre à une seule solution, il y aura des mécanismes d’aides et de soutien, la Grèce restera dans l’Europe. En économie, il est souvent très difficile de faire marche arrière. Il existe une autre raison fondamentale qui transparait assez dans les événements de cette semaine.

Il est difficile, pour la spéculation de continuer à attaquer la Grèce (cas trop désespéré) et à l’Espagne (volonté de l’Europe de la sauvegarder), donc elle a trouvé cette semaine un nouveau maillon faible, l’Italie, pourtant mieux à même de rembourser ses dettes et a priori sans « casseroles » immobilières. Ainsi lâcher un pays de la zone reviendrait à mettre en péril toute la construction et à n’en pas douter après l’Italie, ce sera la France qui sera attaquée.

Obama fera pression sur l'Europe

Enfin, celui qui pourrait en dernier ressort remettre de l’ordre dans la maison Europe, est Obama. Il est désormais entré en campagne et va poursuivre deux objectifs à court terme : faire de la croissance pour montrer la réussite de sa politique et diminuer le taux de chômage. Les demandes d'allocations chômage continuent pourtant de décevoir, s'affichant en progression de 386k sur la deuxième semaine de juin. Un signe qui confirme les inquiétudes de Ben Bernanke, portant sur la capacité de l'économie à croître suffisamment pour créer des emplois. Obama a donc besoin d’une Europe dynamique, et certainement pas en récession eu égard au ralentissement de la plupart des économies émergentes. C’est donc ce type de message qui sera envoyé au prochain G20 dès ce soir, qui va donner de l’eau au moulin des européens qui plaident pour une politique de relance keynésienne.

Attention à quelques "profit warning". Il n’y a probablement pas d’autres choix possibles car on commence à constater que les entreprises souffrent au cours de ce deuxième trimestre. Les secteurs cycliques ont été secoués avec SKF et Nokia qui subit la baisse des anticipations de résultats au T2 ainsi que l'annonce d'un nouveau plan de restructuration qui prévoit la suppression de 10.000 emplois (fermeture de sites de production et de développement) et a perdu 18% à la clôture de jeudi. Par ailleurs, Credit Suisse a aussi perdu plus de 10% (à son plus bas depuis 19 ans) après que le régulateur helvétique ait appelé à un renforcement de son capital en anticipation des difficultés à venir sur la dette souveraine européenne. La BNS a mis en garde contre une récession profonde dans la zone euro, qui pourrait s’étendre à la Suisse et aux Etats-Unis et entraîner un défaut désordonné de petits pays de la zone euro… En fait, la BNS a réalisé des stress tests et enjoint donc ses banques de renforcer leurs fonds propres pour être armé si jamais ce scénario se réalise.

En conclusion, on pourrait assister au scénario suivant : encore quelques semaines délicates car tout ne va pas se résoudre immédiatement (question d’amour propre !), il peut donc y avoir un risque de perdre 10% dans le mois qui vient. En revanche, une fois les solutions mises en place durant l’été, alors on pourrait assiter à un rallye haussier. Chaud devant !

Jean-Noël Vieille - Directeur de la Gestion
HiXANCE ASSET MANAGEMENT SAS – 10 rue Royale 75008 Paris – www.hixance.com




Mardi 19 Juin 2012




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