Dans leur nouvel essai, le duo d’auteurs dont les talents ont été salués par leurs pairs comme initiateurs de la macro psychanalyse propose une grille très personnelle de lecture de ce « grand malaise » qui frappe notre société à travers son capitalisme, sa finance et sa démocratie.
Ce nouveau malaise est hérité de l’opacité et des confusions entraînant désordre et désenchantement qui accompagnent la mondialisation avec des paroxysmes représentés par la crise financière planétaire apparue en 2008.
L’originalité de cette analyse rigoureuse des faits et de la théorie qui en résulte réside dans leur thèse présentant les similitudes de l’évolution psychologique de l’homme moderne avec celle « des groupes constitués » c’est-à-dire les Entreprises, les familles, les peuples.
Le diagnostic que faisait Freud c’est-à-dire un malaise induit par la trop forte emprise du religieux et de la morale sur les esprits et les comportements de ses contemporains ne correspond plus à la situation actuelle.
Vivien LEVY-GARBOUA et Gérard MAAREK l’un et l’autre X et Economiste nous conduisent vers cette nouvelle « économie psychique » par delà les sciences comportementales.
Sans s’exonérer de la leçon d’humilité Freudienne qui veut « que le psychisme collectif est un tout dont aucun acteur significatif ne peut s’affranchir ».
D’où la conclusion qu’une grande partie de nos initiatives procède plus d’un optimisme spontané que d’une puissance d’analyse méthodologique.
« Ces esprits animaux » que KEYNES avait déjà pointés du doigt en sont l’une des illustrations qui pourraient expliquer ce « chaos » c’est-à-dire une forme de désordre non réductible à un calcul des probabilités.
L’homo economicus est autant mû par l’instinct et l’émotion que par la raison.
Dans cette brillante nouvelle parution, les auteurs proposent une analyse des états psychiques successifs par lesquels passe une collectivité donnée.
La démarche consiste donc à emprunter à Freud sa conception de l’appareil psychique de l’individu et de la transposer avec quelques nuances « aux groupes structurés ».
Ainsi trouve-t-on souvent accompagné d’un humour assumé (théorie psychanalytique du bordel ambiant) dans les dénominations retenues l’équivalent de la topique Freudienne : le producteur (le ça) le prêtre (le surmoi) le prince (le moi) et enfin le professeur (le principe de réalité, le logos).

Une analyse qui interpelle en repoussant un peu plus loin les limites de leur discipline.

Décapant.

Jean-Louis Chambon
Président du Prix et du Cercle TURGOT, et de la Fédération Nationale des Cadres Dirigeants

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