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CFO européens : un optimisme mesuré

Baromètre Deloitte des directeurs financiers - 7ème édition.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Les directeurs financiers de la zone euro restent prudemment optimistes vis-à-vis de la conjoncture économique.

Le cabinet Deloitte présente les résultats de la septième édition de son baromètre européen d'opinion des directeurs financiers et donne le ton : " Un optimisme très mesuré ".

Ce baromètre, réalisé auprès de 1 490 CFO dans 17 pays européens, dresse un état des lieux au premier trimestre 2016 de la perception des directeurs financiers sur l'environnement et la conjoncture économique, ainsi que sur les enjeux à venir.

Depuis l'édition précédente, la zone euro a poursuivi sa modeste et fragile reprise. Cette nouvelle publication souligne un nombre croissant de turbulences potentielles, puisque l'Europe a démarré l'année en faisant face à un certain nombre de défis politiques et géopolitiques, qui pèsent sur la confiance voire menacent la croissance attendue. Tous ces facteurs sont très présents dans les réponses des directeurs financiers.

France :
- 55% des CFO sondés estiment que l'incertitude économique est forte, voire très forte,
- 71% des CFO déclarent ne pas vouloir prendre plus de risques au regard des contraintes qui pèsent déjà sur leur bilan,
- 55% des CFO prévoient d'investir autant

Europe :
- L'incertitude grimpe et l'appétit pour le risque diminue, en raison des incertitudes politiques,
- L'optimisme des directeurs financiers sur les perspectives de l'entreprise reste globalement stable, le contrôle des coûts s'impose comme la priorité,
- Les perspectives d'emploi dans la zone euro s'améliorent.

Perspectives financières stables

25% des directeurs financiers européens se disent plus optimistes sur les perspectives financières de leur entreprise, une donnée qui reste stable par rapport au troisième trimestre 2015. Avec 62% de réponses, les directeurs financiers en Suède apparaissent comme les plus optimistes.

L'Espagne (47%) et l'Irlande (45%) se placent respectivement à la deuxième et troisième place des pays les plus optimistes, même si leurs résultats sont en léger recul par rapport au précédent baromètre. Leurs réponses ont pu être influencées par des élections peu concluantes.

Pour la France, la stabilité l'emporte puisque 61% des directeurs financiers déclarent des perspectives de croissance équivalentes par rapport au semestre dernier. Toutefois l'optimisme se réduit : ils sont 10% à les considérer bien meilleures, un chiffre en recul de 10%.

Le Portugal, qui a également connu des incertitudes politiques, est le pays qui connaît la plus forte baisse, avec un sentiment qui chute de 47% au 3ème trimestre pour atteindre 30%.

Cependant, les directeurs financiers restent dans l'ensemble optimistes quant aux revenus de leur entreprise, 63% attendent des revenus en augmentation au cours des 12 prochains mois.

L'incertitude continue d'augmenter

68% des directeurs financiers européens disent ressentir un niveau élevé d'incertitude financière et économique face à leur entreprise, contre 66% au troisième trimestre 2015. Les perceptions de l'incertitude sont les plus élevées en Allemagne, avec 93% des directeurs financiers, suivie par le Royaume-Uni (83%) et la Russie (72%). Les niveaux d'incertitude les plus bas sont en Norvège, avec 24% des CFO qui déclarent un niveau d'incertitude élevée, suivie par la Suède (37%) et la Belgique (49%).

En France, 55% des CFO sondés estiment que l'incertitude économique est forte, voire très forte.

L'Espagne avec 66% (contre 52% il y a 6 mois) et l'Irlande (52% contre 39%) connaissent un niveau d'incertitude en forte augmentation. L'incertitude a également augmenté au Royaume-Uni, passant de 73% à 83%, notamment en raison des risques de Brexit.

Les directeurs financiers allemands, portugais, turcs et anglais ont cité des facteurs politiques nationaux et internationaux comme raison de leurs principales préoccupations.

Les Fintech pâtissent d'une notoriété encore faible vis-à-vis du grand public. 38% des Français déclarent connaitre le financement participatif ou l'assurance habitation connectée. Les produits testés ne sont connus en moyenne que d'1 Français sur 3 à 1 Français sur 5.

"La croissance montre des signes d'amélioration, mais reste fragile. Dans un monde toujours plus incertain, les défis politiques de certains pays, notamment en Europe, pèsent sur la confiance. Les directeurs financiers sont donc encore plus prudents et vigilants et, pour certaines décisions, dans l'attente d'une meilleure visibilité. Partout les stratégies doivent forcément évoluer et s'adapter à la situation économique. Prises de risques sur les marchés, choix d'investissement ou de financement, décisions politiques : les impacts sur l'activité des entreprises sont nombreux .", commente Mansour Belhiba, Associé CFO Program chez Deloitte.

L'appétit au risque tombe

Seulement 29% des directeurs financiers européens disent que la situation actuelle se présente comme le bon moment pour prendre des risques, en baisse de 33% au troisième trimestre 2015. L'appétit pour le risque est légèrement plus élevé dans la zone euro, où 32% des CFO se déclarent prêts à prendre des risques. L'Italie est le pays dans lequel le sentiment est le plus élevé, 59% des directeurs financiers pensent que la conjoncture est propice à la prise de risque, la Turquie ayant le plus faible ratio avec 6%.

Reflétant la montée des incertitudes et des développements politiques récents, le Royaume-Uni connait la plus forte baisse de l'appétit pour le risque (25%, en baisse de 47%). Le baromètre note également de fortes chutes en Irlande (39%, en baisse de 48%) et au Portugal (15%, en baisse de 31%).

71% des CFO interrogés en France déclarent ne pas vouloir prendre plus de risques au regard des contraintes qui pèsent déjà sur leur bilan.

Amélioration des perspectives d'emploi

39% des directeurs financiers de la zone euro prévoient une augmentation de l'emploi, en hausse de 35% au 3ème trimestre.

L'Irlande ouvre la voie à l'embauche, avec 68% des directeurs financiers qui prévoient une augmentation du nombre d'emplois (contre 55% au 3ème trimestre), suivie par l'Italie (54%, contre 43%) et l'Espagne (46%, inchangé). Le Royaume-Uni connaît la plus forte baisse en ce qui concerne les perspectives d'embauche, avec 18% des directeurs financiers qui prévoient une augmentation, en baisse de 47% au troisième trimestre.

En France, dans un contexte de croissance modérée et instable, et d'inflation nulle, la politique salariale se concentre sur une hausse limitée, en fait sélective, pour 44% des CFO.

Le contrôle des coûts préféré à l'investissement

Les directeurs financiers européens sont plus favorables à des stratégies défensives et non expansionnistes. Pour 15 pays sur 16, le contrôle ou la réduction des coûts apparaissent comme les deux priorités pour leurs entreprises dans les douze prochains mois.
36% des directeurs financiers (et 42% des directeurs financiers de la zone euro) prévoient une augmentation de leurs dépenses d'investissement au cours des douze prochains mois.

Malgré une baisse au cours des six derniers mois, les directeurs financiers de l'Irlande sont les plus disposés à dépenser, 63 % contre 70%, suivis par l'Italie (62%, contre 58%) et la Pologne (57%, contre 48%). Le Royaume-Uni a les perspectives les plus faibles de l'ensemble des pays pour les dépenses d'investissement, avec seulement 16% des directeurs financiers prêts à les mener.

de 33% au troisième trimestre 2015. L'appétit pour le risque est légèrement plus En France, l'enquête montre à quel point la décision d'investir reste volatile et semble dépendante de l'avantage fiscal lié au suramortissement Macron. 55% des CFO investiront autant (en hausse de 23%). Les directeurs financiers se recentrent sur des stratégies d'investissement connues et maîtrisés : 36% prévoient des investissements de capacité, 27% des investissements de rattrapage.

Dans ce paysage incertain, quelques entreprises en France sont prêtent à avancer plus vite que d'autres, avec 12% des directeurs financiers (en hausse de 100%) qui prévoient une augmentation significative des fusions et/ou acquisitions.

L'emprunt bancaire, source privilégiée de financement

67% des directeurs financiers européens disent que l'emprunt bancaire est une source intéressante de financement pour leurs entreprises, en hausse de 65% au 3ème trimestre. Avec 42% de réponses favorables, la dette est également perçue comme une stratégie attractive, en baisse de 48%.

La France se situe dans ce mouvement avec 71% des directeurs financiers français qui positionnent les emprunts bancaires comme source de financement la plus attractive. Ils estiment, par ailleurs, que le recours à la dette " Corporate ", à l'autofinancement et aux émissions d'actions sont attractifs respectivement à hauteur de 45 %, 45 % et 10 %.

Les CFO se disent indifférents au TTIP

Il a été demandé aux directeurs financiers si leur entreprise serait affectée par le traité de libre-échange transatlantique entre l'UE et les Etats-Unis. 73% des CFO ont déclaré qu'un accord n'aurait aucun impact sur leur entreprise, 23% pensent qu'il apporterait des avantages.

87 % des CFO Français estiment que le traité de libre-échange transatlantique n'aurait aucun impact sur leur entreprise. C'est le plus fort pourcentage, derrière les directeurs financiers norvégiens (90%). Seulement 13% des directeurs financiers français pensent donc que ce traité pourrait avoir un impact bénéfique sur l'activité de leur entreprise.

" L'Europe a commencé l'année 2016 en ayant à faire face à un certain nombre de risques politiques et géopolitiques qui pourraient menacer la croissance. Forts de ce constat, les directeurs financiers en Europe se déclarent prudemment optimistes et sont sensibles à un certain nombre de vents contraires. Stratégie de l'entreprise, gestion des talents, appréhension au risque, dans un monde où la croissance est plus mesurée, tout devient presque aussi important. En France, les directeurs financiers adoptent plutôt une attitude attentiste. Face à l'incertitude, les entreprises donnent la priorité au contrôle des coûts, mais force est de constater que cela n'a pas d'impact trop négatif sur leurs perspectives d'embauche. La prudence reste donc de mise, ce qui est parfaitement compréhensible, dans un environnement aussi incertain " conclut Jean-Paul Betbèze, Economic Advisor chez Deloitte.

L'étude complète est téléchargeable ci-dessous (PDF 29 pages en français).


Méthodologie
Etude quantitative et qualitative réalisée entre janvier et mars 2016 auprès de 1 490 Directeurs Financiers de grandes entreprises, de filiales d'entreprises, et d'ETI-PME européennes couvrant ainsi divers secteurs des économies nationales, dont 31 Directeurs Financiers des plus grandes entreprises françaises ou de filiales françaises d'entreprises étrangères représentatives de l'ensemble des secteurs de l'économie.
L'échantillon est significatif et représentatif, compte tenu de la technicité et des spécificités des profils recherchés dans le cadre de l'étude.
CFO européens : un optimisme mesuré

Laurent Leloup
Fondateur Finyear Group
Expert Blockchain auprès du Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION
Président France Blocktech, association française des acteurs et de l'écosystème blockchain.

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