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Budapest Times et le franc suisse

Depuis des semaines, j’hésite et je change d’avis tous les deux jours : allons-nous, oui ou non, nous prendre le mur ? La Suisse va-t-elle éviter le crash comme je le disais il y a quelques mois dans ce blog, ou va-t-elle se prendre les pieds dans le tapis, comme tout le monde, mais avec un effet retard. Comme rien ne m’aide à le deviner, même pas notre semi abandon du secret bancaire de la semaine dernière, autant se tourner vers des pays qui, eux, sont en train de jouer au crash test avec leur société et toutes leurs économies. Par exemple, la Hongrie.


David Laufer
David Laufer
L’écrasante majorité des Européens considèrent encore les pays de cette région comme très largement arriérés et post-soviétiques, c'est-à-dire comme un film de Kusturica. Bien qu’un voyage d’un jour dans la banlieue de Belgrade puisse aisément le faire croire, la réalité est, on s’en doute, un rien plus nuancée. Donc, la Hongrie, comme l’Ukraine et beaucoup d’autres pays de cette région, sont en train de connaître une descente aux enfers économiques et sociaux dont on se fiche doucement au-delà du Danube.

Une des raisons principales est, comme aux Etats-Unis, liée à l’immobilier. Poussés par leurs gouvernements et par l’Union Européenne, les Hongrois, comme l’explique un article en anglais du Budapest Times, ont voulu devenir propriétaires. Et pour le faire, ils ont contracté des hypothèques en monnaies étrangères, plus précisément en franc suisse qui offrait une remarquable stabilité face aux monnaies locales. On a de la peine à se représenter que jusqu’à 70% des emprunts hypothécaires hongrois sont aujourd’hui en francs suisses, même si depuis quelques mois les banques épouvantées ont cessé ce type d’opérations. Comme pour les subprime, ce système ne fonctionne qu’en situation de croissance forte. Dès qu’intervient une légère inflexion de l’économie, c’est foutu. Comme un franc suisse valait 150 forints en septembre dernier et 212 ce soir, on imagine aisément que le Laszlo de base qui a pris un emprunt l’an dernier peut déjà s’acheter des cartons et un sac de couchage.

Budapest Times et le franc suisse
Des chers amis vivant en Hongrie m’en rapportent d’excellents vins, mais aussi des histoires de conspirations très années trente. On colporte qu’Israël aurait téléguidé la ruine de la Hongrie parce que les conditions en Palestine sont trop tendues et que la Hongrie serait une bonne idée pour relancer le sionisme. On entend que le Ministre des finances, Gordon Bajnai, a déclaré la semaine dernière au Sunday Times que les marchés boursiers étaient délibérément manipulés dans le seul but de couler la Hongrie. La haine contre la communauté Rom connaît elle aussi un vrai printemps. Et un parti de fous dangereux, la Garde Magyare, faisait aujourd’hui défiler 4'000 de ses membres à Budapest avec des croix gammées, des crânes rasés et des uniformes noirs et rouges fort seyants.

Dire que ce pays, et que la région toute entière est proche de l’implosion est un doux euphémisme. De ce côté de l’Europe, on trouve qu’ils maugréent beaucoup et qu’ils pourraient montrer un minimum de gratitude après tout le fric qu’on a déversé, en toute connaissance de cause, dans les poches des fonctionnaires corrompus ou dans des projets culturo-socio-pédago-foireux. Alors, pas contents, les Hongrois ? Furieux de s’être fait avoir jusqu’à l’os par leur gouvernement et par ceux de l’Europe entière ? Qu’ils mangent de la brioche.

David Laufer
Partenaire expert CFO-news

www.cfo-news.com/index.php?action=annuaire&subaction=enter&id_annuaire=17005


Jeudi 19 Mars 2009




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