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Baromètre ISAI - L'activité des Business Angels du web fléchit au 4e trimestre - FIBAMY S2 2015

Investissement des Business Angels dans le secteur internet en 2015 : suivant un excellent deuxième et troisième trimestre, le dernier trimestre pourrait montrer une forme de fléchissement.


FIBAMY – 2nd Semestre 2015 :

Montant total investi

Nombre total de levées de fonds

Principales observations :
- Après un premier trimestre décevant, les second et troisième trimestres 2015 ont révélé un rebond spectaculaire de l’activité des Business Angels dans le secteur internet – ce rebond semble s’être arrêté lors du quatrième trimestre :
a) Comparé à 2014, qui avait été extrêmement terne, le montant total investi en 2015 progresse de 56% ;
b) Sur la même période, le nombre d’opérations progresse de 48% révélant une augmentation du tour de table moyen de 380 K€ à 400 K€.

- La saisonnalité observée sur l’année semble plus proche de celle observée en 2013. Il semble ainsi que 2014 ait été une année particulièrement mauvaise puisque :
a) Comparé à 2013, le montant total investi en 2015 progresse en réalité de 35% ;
b) Toujours comparé à 2013, le nombre d’opérations ne progresse que de 12% (avec une belle hausse du tour de table moyen de 330 K€ en 2013 à 400 K€ en 2015).

- Alors que la France accuse toujours un retard très important en matière de financement des startups du numérique par les Business Angels (à PIB égal, environ 25 fois moins que les Etats-Unis et 10 fois moins que le Royaume-Uni), ces chiffres montrent une croissance somme toute modeste de l’activité des Business Angels dans le secteur internet.

- L’amélioration de la qualité de l’écosystème des startups numériques en France est dorénavant reconnue au-delà de nos frontières. Cependant, avec une économie « digitale » qui croit de façon extrêmement rapide au niveau mondial, le taux de croissance observé en France reste très insuffisant pour combler notre retard quantitatif…

- Le fléchissement observé au dernier trimestre 2015 mérite une certaine prudence. Marqué par les attentats de mi-novembre, il est possible qu’un certain nombre d’annonces de tour de table aient été annulées ou différées. Les chiffres de début 2016 permettront de savoir si fléchissement il y a.

- Une analyse plus détaillée de l’activité du semestre montre également que :
a) La part des tours de table d’amorçage menés par des investisseurs professionnels – par exemple par les fonds du FNA financés par Bpifrance – qui ne sont pas comptabilisés dans le FIBAMY, reste stable. Il n’y a donc pas d’effet de substitution qui pourrait nuire à l’analyse de la croissance observée.
b) Les réseaux de Business Angels, plus actifs au second semestre qu’au premier, gardent une part de marché en nombre de tours de table de l’ordre 15%. La concentration du marché sur les « Serial Business Angels » (notamment les entrepreneurs du web) spécialistes du secteur reste confirmée.
c) Le financement participatif de type « equity crowdfunding », apparu en 2013, est impliqué dans presque 10% des opérations en 2015 (contre 6% en 2014). Les tours de table concernés (souvent en co-investissement avec des Business Angels reconnus) connaissent ainsi une croissance de l’ordre de 100% en montant investi.

- En conclusion, le FIBAMY de cette année 2015 révèle une croissance « décente » de l’activité des Business Angels dans le secteur internet en France. Cette croissance est certainement insuffisante pour combler le retard que nous avons vis à vis d’autres écosystèmes internationaux.

- Comme indiqué lors de précédentes publications du FIBAMY, la concentration observée des acteurs de l’investissement en amorçage est certainement positive en matière de qualité moyenne des entreprises soutenues mais peut rendre sceptique quant à notre capacité à connaître une croissance quantitative compétitive…
 L’annonce récente du Premier Ministre visant à encourager la population de « tech-entrepreneurs » à ré-investir dans le secteur (via un mécanisme de sursis d’imposition en cas de ré-emploi) trouve dans ce constat toute sa légitimité.

« Un écosystème de startups c’est comme un tas de sable...
...Pour que la pointe soit haute, il faut que sa base soit large »

Méthodologie :
Dans le cadre de la gestion de son fonds dédié « amorçage - post-amorçage » dans le secteur internet, ISAI traque l’ensemble des levées de fonds « early stage » du secteur internet annoncées par les média faisant référence (Frenchweb, Journal du Net, CFNews, FusacqBuzz, Maddyness, ITespresso). Cette veille lui permet à la fois de vérifier sa couverture du secteur et d’identifier de nouvelles opportunités d’investissement.
Les éléments chiffrés reprennent ainsi depuis début 2011, l’ensemble des tours de table dont les « leaders » sont des Business Angels (personnes physiques ou holdings) et dont le montant levé est révélé et est inférieur à 1 Million d’euros.
Le FIBAMY (French Internet Business Angel Money Yardstick) a ainsi été créé suite au PLF2013 et au mouvement des Pigeons pour obtenir un indicateur objectif de l’activité Business Angel dans le secteur internet en France.

Rappel :
Le secteur internet et du numérique en général présente des particularités par rapport au reste de l’économie. Il est, par nature, extrêmement fragmenté et voit la création de milliers de startups chaque année. Ces petites entreprises connaissent un financement en fonds propres progressif correspondant à des tours de table successifs dont les montants augmentent au fur et à mesure que les sociétés arrivent à révéler le potentiel de création de valeur associé à leur activité.

Avant de pouvoir, le cas échéant, mobiliser des fonds de capital-risque et d’envisager des tours de table de taille supérieure, les start-ups lèvent de l’argent auprès d’investisseurs dits providentiels : les Business Angels. Ces investisseurs sont soit des personnes physiques investissant en direct dans l’entreprise, soit des sociétés holdings individuelles ou collectives mises en place par des personnes physiques pour réaliser ce type d’investissement, soit une combinaison des deux.

L’activité des Business Angels a fortement progressé de 2008 à 2012 en France, notamment dans le secteur internet, sous l’effet de deux phénomènes :
- De nombreux entrepreneurs du secteur ont décidé de ré-investir une partie de leur patrimoine dans ce secteur qu’ils connaissent bien et qui est porteur de très nombreuses opportunités ;
- Encouragés par le dispositif ISF-PME, de nombreux contribuables assujettis ont goûté aux vertus de cette activité et ont trouvé dans le numérique un secteur dans lequel ils ont trouvé des opportunités pas trop difficiles à appréhender.

On rappelle, qu’à PIB égal, l’activité Business Angel en France est 25 fois moins développée qu’aux Etats-Unis où elle constitue une force de financement équivalente ou supérieure à celle du capital-risque. La vivacité de cette activité aux Etats-Unis est majoritairement due à l’émergence d’une forte population d’entrepreneurs et de salariés ayant participé à des succès dans le secteur et ayant décidé d’y ré-investir massivement. Les tours de table menés par des Business Angels aux Etats-Unis sont beaucoup plus nombreux et portent souvent sur des montants investis beaucoup plus importants.
www.isai.fr

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Mercredi 17 Février 2016




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