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Allemagne : son ego n’a pas d’égal

Le Ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, a annoncé récemment que l’Allemagne n’émettrait plus sur les marchés de 2015 à 2018 ! Cette annonce, faite devant ses homologues de la zone européenne, serait un évènement considérable si elle était confirmée dans les prochains mois.


Daniel Karyotis
Daniel Karyotis
Voici pourquoi.

Un message puissant adressé à l'Europe

Tout d’abord, cette absence de recours aux marchés financiers démontrerait que l’Allemagne a résorbé ipso facto son déficit et qu’elle confirmerait son rang de « meilleur élève « de la zone euro. Cela ne signifie d'ailleurs pas que l’Allemagne va réduire fortement ses dépenses, mais que celles-ci seront financées autrement que par le recours à l’emprunt.

Le message envoyé aux autres pays européens est donc puissant : oui, lutter contre les déficits publics est possible ! On rappellera que Bruxelles avait imposé aux états un seuil limite de 3% de déficit rapporté au PIB. Mais de nombreux pays, dont la France (!), ont quelques difficultés à respecter ce plafond !

Ensuite, s’attaquer aux collines des déficits publics est le meilleur moyen de se préparer pour l’Everest des dettes publiques, dont l’ampleur donne le vertige !

3 ans après la crise souveraine de 2011, ce virage est donc hautement symbolique.

Il laisse penser que certains états ont enfin compris une réalité fondamentale : le recours infini à l’endettement est une option d’un autre temps. La nécessité de s’affranchir progressivement des marchés financiers, dont la versatilité et la volatilité n’ont d’égal que leur imprévisibilité et leur violence de retournement, est aujourd'hui évidente.

Que retenir de l'exemple allemand ?

A mes yeux : courage, exemplarité et solidarité sont les 3 qualités essentielles d’un bon manager. Et si elles s’appliquaient aussi à nos dirigeants politiques ?

L’Allemagne ne peut être prise pour modèle, car nos différences culturelles, économiques ou sociales sont trop fortes. Mais elle doit devenir une référence pour la France.

Par ailleurs, l’absence possible de l’Allemagne sur les marchés financiers n’est pas en soi une mauvaise nouvelle pour la France. Les investisseurs achèteront peut-être davantage de dette française, car les liquidités sont toujours aussi abondantes. Ne nous cachons pas toutefois derrière la bonne tenue des emprunts d’État français pour rester dans le statu quo.

Moins de dix ans après les grandes réformes de Schröder en 2005, l’Allemagne s’appuie sur une économie dynamique, revitalisée géographiquement et apaisée socialement. Et pour cause : l’emploi a été le déterminant de toutes les politiques menées depuis 10 ans !

Ces grandes réformes, les Allemands ont eu raison de les mener avec conviction. Si le chômage est la pire des gangrènes des sociétés modernes, l’emploi constitue le seul antidote efficace pour lutter contre l’exclusion et la paupérisation, mais aussi contre toutes les formes d’individualisme.

Daniel Karyotis, directeur général du Groupe BPCE, membre du directoire en charge des Finances, des Risques et des Opérations.

A propos du Groupe BPCE :
Le Groupe BPCE, deuxième groupe bancaire en France, s’appuie sur deux réseaux de banque commerciale autonomes et complémentaires : celui des 19 Banques Populaires et celui des 17 Caisses d’Epargne. Dans le domaine du financement de l’immobilier, il s’appuie également sur le Crédit Foncier de France. Il est un acteur majeur de la banque de financement, de la gestion et des services financiers avec Natixis. Le Groupe BPCE compte plus de 36 millions de clients et bénéficie d’une large présence en France avec 8 000 agences, 115 000 collaborateurs et plus de 8,5 millions de sociétaires.
www.bpce.fr



Jeudi 24 Avril 2014




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