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8 millions de professionnels indépendants en 2011 en Europe, + 82 % en 12 ans

Une étude menée par Stéphane Rapelli, économiste indépendant, pour le compte de l’EFIP (Forum européen des professionnels indépendants) montre que le nombre de professionnels indépendants (iPros) dans l’Union européenne, évalué par Eurostat à 8,5 millions d’individus en 2011, a presque doublé entre 2000 et 2011, alors que la population active et les autres catégories de professionnels (salariés et non salariés) stagnaient.


Cette progression fulgurante n’est pas corrélée, d’après plusieurs autres études, au taux de chômage qui subit des variations beaucoup plus aléatoires, mais plus aux obstacles culturels et aux régulations économiques et législatives des Etats membres de l’UE.

L’étude brosse un tableau complet de la population des iPros dans l’UE, leurs caractéristiques selon les pays, les secteurs d’activité, les genres (le taux de féminisation global dépasse les 46 %), les tranches d’âge et les niveaux de diplômes.

Les Professionnels Indépendants
Il n’existe pas de définition universelle des iPros. Selon les pays et les législations, ils sont baptisés « indépendants », « non salariés », « professions libérales », « freelances », « auto-employés », et plus généralement caractérisés par leurs activités. Une définition générique les range toutefois dans la catégorie des apporteurs de services intellectuels, ce qui les classifie par exception par rapport aux professions manuelles, agriculteurs ou artisans, ou d’achat-revente de biens matériels, commerçants. Ce ne sont pas non plus des employeurs, car ils se caractérisent particulièrement par l’absence de salariés. Ce sont ces caractéristiques qui aboutissent à la définition proposée dans l’étude :

Les Professionnels Indépendants (iPros) sont des travailleurs indépendants exerçant une activité de service et/ou de prestation intellectuelle dans les secteurs ne relevant pas de l’agriculture, de l’artisanat et du commerce, sans faire appel à de la main d’oeuvre salariée.
Cette définition permet de les distinguer dans la NACE (nomenclature d’activités de la Communauté européenne) et de tirer les tableaux statistiques nécessaires à leur étude. La constitution évolutive de l’Union européenne, la standardisation progressive des données et les modifications de la nomenclature ne permettent malheureusement pas de remonter avant l’année 2000, et même avant l’année 2008 pour des statistiques précises.

Qui est l’EFIP ?
Le Forum Européen des Professionnels Indépendants est une fédération d’associations et de syndicats représentant diverses catégories d’iPros dans les pays membres de l’UE – à l’heure actuelle en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Italie. www.efip.org

L’étude citée sur la population des iPros en Europe a été financée par le PCG, Professional Contractors Group, en Grande-Bretagne, qui regroupe environ 20 000 iPros. www.pcg.org.uk

Quelques chiffres
Les travailleurs indépendants, au sens large, représentaient, dans l’UE en 2011, une population de 33 millions de personne (7 % de la population occupée). Parmi ceux-ci il faut enlever environ 10 millions d’employeurs, et encore 14,5 millions d’agriculteurs, d’artisans et de commerçants pour arriver à une population de 8,569 millions d’iPros. Les effectifs de la population occupée ont augmenté d’environ 10 % entre 2000 et 2011, ceux de travailleurs indépendants au sens large d’environ 8 %, ceux des employeurs ont diminué de -7 % et celle des agriculteurs, artisans et commerçants est restée stable. La courbe de progression des iPros : +82 %, est ainsi particulièrement remarquable.

Parmi les pays membres de l’UE, l’Italie (1,7 millions), le Royaume-Uni (1,6) et l’Allemagne (1,5) comportent le maximum d’iPros. Arrivent ensuite la France (0,7), l’Espagne (0,5) et la Pologne (0,4). Le taux de progression, limité aux années 2008 à 2011 est aussi très spécifique : alors que la France (+36 %), la Pologne (+24 %), le Royaume-Uni (+25 %) et l’Irlande (+22 %) progressent fortement, certains pays, comme l’Espagne (-9 %) ou l’Italie (-1 %) régressent.

La répartition sectorielle est très significative : les activités « spécialisées, scientifiques et techniques » (code M) comprenant entre autres les experts-comptables, les avocats, les architectes, mais aussi les conseils et la publicité, regroupent 30 % des iPros, la santé et l’action sociale (code Q) 14 %, de même que les « autres activités de service » (code S) comportant essentiellement les services à la personne. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques ont aussi un des plus fort taux de progression (+17 % entre 2008 et 2011), de même que les activités immobilières (code L, +17 %) et l’enseignement (code P, +18 %).

Le taux de féminisation est aussi très discriminé : selon les pays, il dépasse 50 % en Roumanie, en Finlande et aux Pays-Bas, et reste aux alentours de 45 % dans l’ensemble des autres pays ; en fonction des activités, il culmine dans la santé humaine et l’action sociales (70 %), les autres activités de service (services à la personne, 75 %) et l’enseignement (56 %) ; il est le plus faible dans l’information et la communication (code J, informatique, télécommunications, communication, 25 %) et les activités financières et d’assurance (code K, 32 %). le taux de féminisation des iPros est en outre très spécifique parmi les non salariés, qui n’atteignent dans leur ensemble qu’un taux de 34 %.

Le niveau de formation, évalué par un index synthétique construit par l’Unesco (2006) et repris dans les bases d’Eurostat en 2011, impute un niveau de formation plutôt élevé aux iPros : 53 % possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur. Ce niveau ‘haut’ s’applique particulièrement au secteur de la santé humaine et de l’action sociale (71 %), des activités spécialisées, scientifiques et techniques (69 %) et de l’enseignement (62 %).Il n’est constaté que de légères différences entre les genres masculins et féminins.

Cette progression est-elle le résultat de la crise financière et économique qui a commencé en 2008 ? Probablement pas, car l’accroissement des effectifs est bien antérieure à 2008, et d’après un certain nombre d’experts, il n’existe pas de preuves de l’existence d’un effet direct du chômage sur le nombre de travailleurs indépendants. Le phénomène est structurel plutôt que cyclique.

Cette étude est, à notre connaissance, la première réalisée sur le thème des iPros au niveau européen. Elle appelle des extensions permettant de mieux comprendre le phénomène, et de documenter les réflexions des décideurs politiques, tant au niveau européen que de chaque Etat membre, en termes de politique économique et de l’emploi. C’est une tâche que l’EFIP et ses membres entendent mener auprès de ceux-ci.

Télécharger ci-dessous l'Étude sur les I-Pros européens (PDF 32 pages en Français)
etude_ipros_fr.pdf Etude_iPros_FR.pdf  (1.47 Mo)

Vendredi 26 Octobre 2012




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