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61 % des dirigeants estiment que leur entreprise est directement touchée par la crise économique et financière

Le tableau de bord de l'économie Française : ce nouveau baromètre – le « Tableau de bord de l’économie française » - est né d’un sentiment d’insuffisance : la « réalité » de la crise, telle qu’elle est vécue par les Français et par les dirigeants d’entreprise demeure, de façon surprenante, assez mal connue.


61 % des dirigeants estiment que leur entreprise est directement touchée par la crise économique et financière
On dispose certes de données macroéconomiques (croissance, emploi, déficits publics, etc.), mais la proportion de Français et de dirigeants d’entreprise s’estimant personnellement touchés par la crise est méconnue ; et a fortiori, la nature des registres vécus de la crise est elle-même négligée.

C’est la raison pour laquelle Viavoice, l’ACFCI et Les Echos ont créé ce nouveau baromètre d’opinion, qui vise à la fois à cartographier la crise, à mieux en identifier les ressorts et donc la nature et, au final, à dresser un bulletin de santé de l’économie, telle que la vivent les Français et les dirigeants d’entreprise.

Les résultats de cette première livraison révèlent l’existence de trois crises économiques perçues :
- Les dirigeants d’entreprise apparaissent massivement touchés par une « crise » qui procède surtout d’un ralentissement de l’activité ;
- Les Français sont moins nombreux à s’estimer victimes d’une « crise », imputée en priorité à la baisse du pouvoir d’achat ;
- Tous se disent très critiques à l’égard des fondements de notre système économique.

Une crise d’« activité », éprouvée par une large majorité de dirigeants d’entreprise

Le constat est sans appel : 61 % des dirigeants estiment que leur entreprise « est directement touchée par la crise économique et financière ». Et concrètement, ce score ne masque pas véritablement de clivage, parfois évoqué, lequel opposerait une France du dynamisme à une France de la récession : toutes les régions françaises sont touchées (69 % des dirigeants d’entreprise en Ile-de-France), tous les secteurs d’activité (57 % des entreprises du commerce), et toutes les tailles d’entreprises (56 % des TPE de 6 à 9 salariés).

Pour ces dirigeants d’entreprise qui s’estiment victimes de la crise, les difficultés rencontrées sont essentiellement celles d’un assèchement du carnet de commandes : 92 % d’entre eux déclarent avoir « moins de commandes », et 92 % également moins de « perspectives de commandes » ; en deuxième lieu, les trois quarts évoquent des tensions sur les prix : 76 % estiment que « les clients négocient davantage les prix ».

Pour leur part les contraintes de financement bancaire, qui étaient à l’origine de la crise, sont citées par moins du tiers (31 %) des dirigeants d’entreprise interrogés : cette difficulté est donc réelle, mais n’est pas considérée comme le registre le plus prégnant. En revanche, l’intensité du ralentissement conduit les dirigeants d’entreprise à élaborer des scénarios particulièrement longs de « sortie de crise » : seulement 11 % estiment que « la France sortira vraiment de la crise économique et financière actuelle » au « second semestre 2009 » ; 52 % citent « 2010 », et 29 % une date ultérieure.

Une crise de « pouvoir d’achat », vécue par une large minorité de Français

A la différence des dirigeants d’entreprise, les Français ne s’estiment pas, aujourd’hui, majoritairement victimes de la crise : 41 % des personnes interrogées se déclarent « directement touchées par la crise économique et financière ». Et ce sentiment est inégalement distribué au sein de la population : 43 % des ouvriers s’estiment touchés, contre 27 % des cadres. Ce vécu est certes tributaire des plans de licenciements : 31 % des victimes de la crise évoquent des « problèmes d’emploi ». Mais le facteur principal est bien plus large : 88 % des personnes qui subissent la crise invoquent l’augmentation du « prix » des « dépenses courantes », 70 % celui des « dépenses importantes » ; ensuite 58 % désignent une perte de valeur de leur « patrimoine », et 52 % une baisse des revenus. L’ensemble de ces données convergent bien évidemment vers l’enjeu du « pouvoir d’achat » : désormais, toutes populations confondues (s’estimant ou non victimes de la crise), 70 % des Français estiment que leur « pouvoir d’achat » se « détériore ».

Ce diagnostic très sévère apparaît partiellement comme une surprise : s’il apparaît compréhensible que les familles touchées par le chômage ou une compression des rémunérations soulèvent la question du pouvoir d’achat, en revanche la baisse du prix des carburants et des matières premières devrait, à terme, corriger cette tendance pour une majorité de Français.

Une crise des « références économiques »

Plus profondément encore, ce sont les fondements de notre modèle économique qui sont décriés, de la part du grand public mais également des dirigeants d’entreprise :
- Concrètement, 71 % des Français déclarent avoir une « mauvaise opinion » de « l’économie de marché », 69 % du « capitalisme », 66 % des « banques » et 61 % des grandes entreprises ;
- De manière inattendue dans ces proportions, les dirigeants d’entreprise eux-mêmes apparaissent très critiques : 71 % affichent une « opinion négative » des « banques », 57 % de « l’économie de marché », 56 % des « grandes entreprises » et 53 % du « capitalisme ».

Un « système » de crises

Les crises distinguées et quantifiées par cette étude font système : elles s’alimentent réciproquement, et, surtout, inscrivent dans la durée les pathologies économiques actuellement perçues : à elle seule, la question du pouvoir d’achat n’est pas née au mois de septembre dernier, après la faillite de Lehman Brothers et la crise du système financier ; elle constituait déjà, au printemps 2007, la principale préoccupation des Français en vue de l’élection présidentielle. Mais les plans de licenciements actuels en amplifient le sentiment d’acuité, et ces tensions évoquées sur le pouvoir d’achat alimentent le constat d’imperfection de notre modèle économique.

Au total cette première livraison du Tableau de bord de l’économie française révèle des publics certes inégalement touchés par la crise, mais globalement engagés dans un « système » de crises, dont ils parviennent mal à démêler l’écheveau et à discerner le terme.

François Miquet-Marty,
Viavoice


Télécharger en pdf le baromètre d’opinion économique Viavoice, ACFCI, Les Echos, Mars 2009 :
www.institut-viavoice.com/docs/Viavoice_ACFCI_Les_Echos_Mars%202009.pdf

Lundi 30 Mars 2009




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