Les outils de travail collaboratif et d’intelligence collective sont devenus des éléments catalyseurs incontournables dans la chaîne de valeurs de l’entreprise moderne. Ainsi, force est de constater que nombre d’entreprises ont fortement investi ces dernières années pour déployer au sein de leurs Intranets des environnements offrant à leurs collaborateurs des espaces de partage et d’échanges.

Cependant, les réseaux sociaux d’entreprise, qui bénéficient d’une large couverture médiatique et d’un intérêt marqué de la part du public, ne semblent pas connaître le succès que l’on pouvait attendre. Les dépenses de Marketing des leaders du secteur représentent de fait une part majoritaire de leur chiffre d’affaires. Mais sur le terrain, les nombreux projets lancés à l’initiative des grands comptes ont été fortement freinés par des difficultés de mise en œuvre, qui s’expliquent par des raisons organisationnelles plus que techniques. La mise en place d’un réseau social d’entreprise doit répondre à des objectifs stratégiques dont la définition doit être soignée et qui doivent être affirmés avec conviction au plus haut niveau de l’entreprise.

En l’absence de cette vision d’entreprise de son réseau social interne, un problème se posera inévitablement sur le périmètre des projets. Dans une grande entreprise, le nombre de parties prenantes complique la définition des objectifs et du cahier des charges du projet. En conséquence, une vision confuse des besoins à satisfaire conduit à multiplier les décalages des projets, ou dans les cas où la pression sur la mise en œuvre est forte, à choisir des solutions complexes, à l’opposé de ce que l’expérience utilisateur de ces outils devrait être. Cette conjugaison de facteurs freine inévitablement les initiatives, pourtant nombreuses…

Néanmoins, le marché reste demandeur de ce type de solutions, mais sous une forme plus opérationnelle, et les bénéfices constatés se sont avérés énormes dans les cas où le réalisme l’a emporté. Selon la dernière étude de l’Observatoire de l’Intranet, la collaboration numérique est bien installée : présence d’espaces collaboratifs dans 60 % des intranets (+10 % par rapport à 2010), 85 % des intranets devraient en disposer en 2012. La mise en œuvre de RSE est la priorité numéro 1 des organisations pour 2012.

L’étude met également en avant une donnée particulièrement importante : l’émergence de pratiques collaboratives étendues dans les grandes entreprises et les plus petites structures. Cette remarque est une donnée majeure et montre que le marché va se démocratiser et devenir accessible à tous.

Cette mutation s’explique en partie par l’évolution des positionnements des fournisseurs du marché, qui proposent enfin des solutions tactiques pour répondre efficacement à des besoins opérationnels, tout en restant simples et peu coûteuses à mettre en œuvre et à maintenir. Loin d'être des solutions au rabais, ces outils de nouvelle génération ont pour vocation de réunir des fonctionnalités rapidement utilisables permettant d'accompagner les entreprises dans le lancement de projets d’intranets sociaux performants.

Le pragmatisme semble donc l'emporter sur un marché longtemps dominé par les considérations idéologiques, notamment grâce à la demande croissante des PME qui expriment de nouvelles attentes. Les technologies collaboratives et les RSE sortent donc des sphères confidentielles des grands comptes pour investir massivement le mid-market et les PME. Cette donnée va permettre au marché de se structurer et de se développer rapidement. A n’en pas douter, cette année devrait donc marquer une étape clé dans la généralisation de l’approche RSE dans l’entreprise. L’ère du travail collaboratif est donc promise à un avenir radieux.