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2 à 3 choses que l’affaire Volkswagen nous rappelle… si on avait voulu les oublier !

La communauté des acteurs du développement durable et de la RSE ne peut que s’attrister de l’affaire Volskwagen. Voir un groupe majeur passer du statut de leader sectoriel au DJSI à celui de vilain canard de la RSE mondiale, ne laisse pas indemne le système.


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
Le coût est très élevé pour la firme mais c’est aussi la crédibilité des engagements durable des entreprises la grande perdante, aux yeux d’une opinion publique que tout éloigne déjà de la confiance dans les marques et les dirigeants d’entreprise. Ce n’est pas Bhopal ou l’Erika mais c’est une rupture de confiance de la même intensité sismique !

On entend déjà l’argument : la fraude n’a rien à voir avec la RSE et le fait que certains franchissent les lignes jaunes n’efface pas l’intérêt d’un code de la route ! De fait, la première exigence de RSE est le respect de la loi et des régulations convenues. Tout commence par là. S’il existe des entreprises responsables, c’est donc qu’il y a aussi des « entreprises non responsables »…et cette catégorie est plus nombreuse qu’on le croit, si on publiait les amendes et les jugements aux infractions à la loi, quand elles sont repérées et avérées – rarement lisibles dans les reportings. Un ex directeur DD d’une banque française a recommandé dans un livre de publier la liste des moutons noirs, considérant que le « name and shame » était plus efficace que les palmarès promotionnels…l’idée va ressurgir.

Mais si le respect de la loi est la base du comportement économique, l’affaire VW rappelle aussi que la façon dont les entreprises gèrent leur rapport à la régulation – pudiquement dénommée affaires publiques et plus trivialement lobbying – est un indicateur très représentatif de l’authenticité de leur engagement. VW n’a jamais été un grand promoteur des règles environnementales et les ONG le disaient. L’incohérence fréquente entre les positions chuchotées dans les bureaux officiels et les fières déclarations en faveur du développement durable mine depuis longtemps l’image de la RSE. Parce que la régulation n’est pas une affaire de bisounours, et la naïveté n’habitant plus depuis longtemps notre société moderne, rompue au double langage, comment ne pas reconnaître que sans contre-pouvoirs forts et sans une application stricte des principes d’indépendance, il ne peut y avoir de marché moderne organisé. On ne pourra plus très longtemps accepter la schizophrénie entre les rapports et les discours RSE et la réalité de l’engagement pour définir de bonnes règles collectives. De ce point de vue, les entreprises françaises ont toujours été moins hypocrites que leurs concurrentes, ne voulant publier que ce qu’elles prouvaient et préférant rester en retrait ou affirmer leur désaccord sur des positions en faveur du développement durable qui ont été souvent plus longues à émerger chez nous et plus conflictuelles, à cause de cela…

Mais la leçon la plus évidente de l’affaire Volkswagen est que le prix de la fraude est devenue considérable – quasi mortel – dans la société médiatique mondialisée, ce qui fait de la RSE une bonne assurance, à une seule condition : que la gouvernance ne plaisante pas avec la légalité. On est pour ou contre la corruption, pour ou contre le respect des droits humains, pour ou contre la lutte contre le réchauffement climatique, pour ou contre la parité etc… : on n’est pas entre les deux. Ce qui ne veut pas dire qu’on peut tout faire parfaitement, tout de suite, partout ! La « diligence raisonnable » qui fonde toute la jurisprudence en la matière, ne dit pas autre chose : le principe intangible n’empêche pas le pragmatisme et la progressivité, si on est transparent et collaboratif….

C’est pourquoi le sujet de la responsabilité est plus que jamais celui du Board et du dirigeant par-dessus tout. Quand la conscience éthique, la prise au sérieux des enjeux collectifs, le respect des parties prenantes est affirmée et stimulée au plus haut niveau, l’entreprise se les approprie et ne « joue » pas avec ; l’exemplarité est le vrai moteur de la responsabilité. D’où l’idée qui jaillit de ne plus noter seulement les entreprises mais les managers aux salaires mirifiques….et la tendance américaine à faire porter les sanctions sur les hommes et pas seulement sur « les personnes (dites) morales » ! La RSE n’en est qu’à ses débuts. Elle se cherche clairement. Son défi de crédibilité concerne tout le monde.

Patrick d’Humières
www.institutrse.com

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Mardi 29 Septembre 2015




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